Quel agent de voyages n'a pas été jalousé par un entourage ignorant parce qu'il partait en éductour dans des contrées paradisiaques.
Pour les auteurs de guide touristique, la vie est encore plus dure. Difficile, au retour d'un éductour, de se plaindre et d'expliquer lors du repas dominical que vous vous êtes levés tous les jours à cinq heures et que vous avez visité 48 salles de bain de chambre d'hôtel, en faisant semblant de vous extasier. "Tu vois la larme ?", répond votre cousine. Pour vous consoler, lisez "Touriste professionnel"*, l'histoire de Vincent Noyoux, auteur de guides touristiques. On l'envie, il vit l'enfer : "On parle d'hôtels dans lesquels on n'a pas dormi et de restaurants dans lesquels on n'a pas mangé. De musées qu'on a visités au pas de course et de vieilles villes dans lesquelles on s'est perdu. De pays qu'on n'aime pas et d'autochtones qui vous regardent de travers." Je suis solidaire : Ca bientôt faire dix ans que ma grand-mère me demande, au moins une fois par mois, si ma dernière croisière s'est bien passée...*Touriste professionnel, l'anti-guide de voyage (Stock, 220 p., 18 E).