La semaine dernière, un coup de tonnerre a ébranlé le petit ciel du transport aérien.
Contre toute attente et environ un an après sa reconduction à la tête d'Air France KLM, Alexandre de Juniac a annoncé qu'il quittait le groupe aérien franco-néerlandais pour prendre la direction de Iata.Alors à première vue, quitter la tête du fleuron de l'aérien français pour aller se geler les glands des mocassins à Montréal en parlant NDC (new distribution capability, un truc passionnant que tout le monde fait semblant de comprendre) en anglais ou en québécois toute la journée, ça a de quoi laisser perplexe. Mais à y regarder de plus près on se dit qu'après tout, même en plein hiver par -40°C avec le facteur éolien, comme on dit là bas, le job est prestigieux. Le patron de Iata pour les PDG de compagnies aériennes, c'est un peu le "chef de nous", pour ne pas dire le "phare à on". En plus, il faut bien le dire, être patron d'AF KLM ça doit être épuisant. Entre le sens aigü de la négociation des Mermoz syndicalistes côté français et la bonhomie légendaire des Bataves de l'autre, les journées doivent être longues. Et puis, il y a un grand avantage à devenir patron de Iata. Désormais, à l'aéroport, quand il sera au salon business ou first, au lieu de passer son temps à vérifier comme un maniaque la qualité de ce qui est proposé aux clients, AdJ pourra faire comme tout le monde : boire un coup tranquillement en lisant le journal. Sans oublier que maintenant, il n'est plus obligé de voler sur Air France…
Billet d'humeur