Vociférations à toute heure du jour et de la nuit, dégradations et déjections en tous genres dans les rues, touristes saouls faisant leurs courses entièrement nus : voilà quelques exemples de ce qui définit en Catalogne le "turisme de borratxera", ou "tourisme de beuverie".Un classique dans des stations balnéaires comme Lloret de Mar ou Salou, qui atteint désormais aussi le centre-ville de Barcelone.
Jusqu'à provoquer la révolte des habitants du quartier populaire -et très touristique en été- de la Barceloneta. Les manifestations de colère ont surpris la municipalité, dont la première réaction se traduit par la fermeture de 35 appartements touristiques non homologués. Car les nuisances et les incivilités liées à ce "tourisme low cost" s'expliquent en grande partie par la prolifération "sauvage" d'hébergements touristiques. "Avec la crise économique, les appartements ou chambres à louer se sont multipliés, et avec eux les problèmes de cohabitation avec des touristes qui ne viennent ici que pour la fête" explique un habitant de la Barceloneta, pancarte en main pour exprimer son ras-le-bol de manière explicite : "My building is not an hotel". L'exaspération des habitants de la Barceloneta remet en cause un modèle de tourisme de masse désormais décrié à Barcelone. Et les réseaux de location d'hébergements pourraient en payer les conséquences. Le gouvernement régional catalan a d'ailleurs imposé une amende de 30.000 euros en juillet dernier à Airbnb, et menace même d'interdire l'accès au site en Catalogne s'il ne respecte pas les règles locales en matière de résidences de tourisme.
Destinations