Istanbul, la ville de référence pour attirer ses clients en Turquie

Mais au cours de son histoire, elle fut autant un forum qu'une arène entre les peuples et en garde les traces. C'est aujourd'hui une ville dynamique, moderne et sûre, mais surtout un pont efficace entre la destination Turquie et vos clients.
Dix millions, treize millions, peut-être plus ? On ne sait pas combien de Turcs vivent à Istanbul. Selon Emre, le guide de Pacha Tours qui cornaque dans les rues de la ville la dizaine d'agents de voyages invitée en éductour par le TO le temps d'un week-end, pas moins de 600 nouveaux habitants arrivent chaque jour de toute la Turquie. Istanbul attire les uns pour son dynamisme économique, les autres pour sa vie trépidante et sa beauté. Or ces derniers sont moins nombreux depuis quelques mois. La saison hivernale, habituellement creuse, n'explique pas tout. Les amalgames, les peurs - forcement irraisonnées - du public, les fantasmes suscités entre autres par la guerre en Irak, les négociations hésitantes vers une possible adhésion à l'Union européenne, les multiples attentats dans le pays en 2004, la nature du régime, voire de la religion dominante et dernièrement l'arrivée de la grippe aviaire ont eu raison de la curiosité des clients. "Il faut déjà redonner l'envie aux agents de voyages de proposer la destination avant de convaincre les clients de revenir", souffle Olivier Wallaert, commercial chez Pacha Tours. L'éductour est fait pour ça. Le groupe découvre ainsi plus que les hôtels référencés par le tour-opérateur. Il devine en un temps record l'atmosphère d'une mégapole accrochée depuis plus de 1.500 ans aux collines européennes et asiatiques, étirée le long des berges de la mer de Marmara, du Bosphore et de la Corne d'Or. Plus que tout autre cité, Istanbul est le reflet de sa position géographique et de son histoire, une véritable antichambre de deux continents. A la fois forum et arène, la ville a vu tous les styles, les empires, les peuples et en garde des traces plus ou moins préservées. Ainsi, si la basilique Sainte-Sophie et la mosquée Bleue (la mosquée du Sultan Ahmet 1er) trônent sur les hauteurs, face au quartier moderne de Galata, il faut plus d'imagination pour réaliser la superficie originelle de l'Hippodrome, censé "imiter" le cirque Maxime de Rome. Comme pour entretenir la comparaison avec le cœur de l'Empire romain, les estimations sur la capacité d'accueil divergent : 60.000, 80.000, 100.000 personnes ? Non loin, passée la Sublime Porte, le pouvoir de l'empire ottoman se donne à voir dans le palais de Topkapi, demeure des sultans qui ont dominé un temps le monde de la Hongrie à la Perse et jusqu'au détroit de Gibraltar. En contrebas de ces grandeurs, les Stambouliotes attendent les touristes dans le Grand Bazar, magnifique souk, même s'il vend toujours les mêmes articles aux touristes. En revanche, ils ne les attendent pas dans le quartier de Beyoglu, de Galata et surtout à Taksim, de l'autre côté de la Corne d'Or. C'est la ville moderne, populeuse, festive, commerçante que s'accapare la jeunesse, nombreuse, mais aussi ceux qui veulent voir comment vivent les Turcs aujourd'hui. L'an dernier, ils étaient d'ailleurs nombreux à se défier des idées reçues. Selon le Ceto, plus de 202.000 personnes sont parties en package en Turquie, en progression de 36,8% par rapport à 2004. Mais certains d'entre eux ont "plus été attirés par un prix attractif que par la Turquie" reconnaissait-on au Ceto lors de la diffusion de ces chiffres en fin d'année 2005. "Nous y avons cédé un temps, reconnaît-on chez Pacha, mais y avons renoncé car c'est desservir la destination et sa marque que de toujours brader." Le groupe d'agents de voyages voit désormais parfaitement de quoi il est question et tous sont désormais plus armés pour mettre à bas les stéréotypes qui plombent l'envie de voyager. Istanbul est un pont, et pas seulement entre deux continents.