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Destinations

Phuket se reconstruit avec l'espoir de revoir les touristes... vite

La mer arrive sur la plage de Patong en petites vagues vert émeraude, claires.
Il est midi et il n’y a presque personne. Avant le tsunami, avec quelque 7.000 parasols et chaises longues, la plage était bondée. Maintenant, c’est une grande baie, quasi déserte, au sable lisse, doux, sans tache. Des milliers d’étudiants ont nettoyé à mains nues toute la côte ouest de Phuket, de Mai Kao au nord jusqu’aux plages de Bang Tao, Surin, Kamala, Patong, Karon et Kata. Un travail symbolique mais nécessaire pour recommencer à vivre, et à vivre du tourisme comme le peuple thaïlandais aime le faire : toujours en souriant.
Quelle est la situation à Phuket un mois après le tsunami ? Au sud, les plages de Kata et de Karon ont été sauvées par un petit îlot qui a brisé la force de la grande vague. Au Kata Beach Hotel, qui est ouvert, le jardin et la piscine ont été nettoyés, mais quelques chambres au rez-de-chaussée sont encore fermées. Au milieu de la baie, le grand Katathani n’a pas fermé ses portes un seul jour, pendant que le Club Med - très proche- dont une partie du village a souffert n'a ouvert que le 4 février. A Karon aussi la plupart des hôtels, protégés par la route, ont résisté à l’épreuve. Seul le Karon Beach Hotel, dans la zone sud de la plage, est fermé puisque l’eau est arrivé jusqu’au premier étage. Les travaux sont en cours, mais l’hôtel a décidé de prendre son temps pour entamer une rénovation. Le géant Hilton Arcadia Phuket, indemne, accueille les congrès dont le gouvernement thaïlandais a ordonné le déplacement sur l’île, c’est pour cela que la directrice des relations extérieures, Kimberley Sproule, répète de manière quasi obsessionnelle : “nous avons eu de la chance”. Le village de Karon est complètement indemne, mais il n’y a pas de monde. Les restaurants et les bars “scandinaves” avec le billard, la télé et les “filles”, sont désolés. On arrive donc à Patong. Ici, le village a pris la vague de plein fouet. La “corniche” a été presque totalement détruite. Quand on regarde restaurants, commerces et hôtels, c'est comme si le premier étage des bâtiments n’existait plus. Au centre commercial Ocean Plaza, l'eau noire s'est engouffrée dans le sous-sol provoquant "seulement" environ 200 morts. Le Patong Merlin a, lui, reçu une vague de 3 mètres de hauteur : les chambres donnant sur le jardin sont nues, dévastées et le jardin est un enfer de débris. Le Holiday Inn, à côté, est dans le même état. Mais sur la corniche, les travaux sont frénétiques. Chez Starbucks et McDonald's, la reconstruction se fait 24 heures sur 24. Pourtant, il suffit de se déplacer de 100 mètres vers l’intérieur des terres, sur la Bangla Road, pour avoir l'impression de retrouver le Patong d’avant le tsunami. Aucun signe du désastre, sauf l’absence de touristes. Au restaurant Savoy, le propriétaire se plaint: “Ici ma recette était de 700.000 baht chaque soir. Maintenant elle est de 20.000”. Le feu de bois est allumé pour le grill mais les poissons restent sur leur lit de glace. Parmi les plages de Phuket, celle de Kamala est la plus touchée. Il n’y a pas de grands hôtels, ici mais plutôt des guest houses, de petits restos et de simples bungalows. L’école de Kamala, très proche de la plage, n’existe plus. Heureusement, le 26 décembre c’était un dimanche, l'école était donc vide. Par rapport à Patong, ici le paysage est vraiment dramatique. C’est le seul endroit de Phuket vraiment trop triste pour avoir le cœur d'aller nager. Vingt kilomètres plus nord, à Bang Tao, changement complet de décor. Le complexe hôtelier “Laguna Phuket” qui comprend le Dusit Laguna, le Sheraton, le Laguna Beach Resort, l’Allamanda et le Banyan Tree a presque totalement échappé au tsunami. Seules 50 chambres sur 1.100 ont été fermées pour procéder à un nettoyage et quelques rénovations. Mais la vague n’a même pas détruit les petits commerces sur la plage, avec leurs paillotes de bois. C’est un paradis réservé à ceux qui ont su bien se renseigner ! Plus loin, en continuant la route sur 120 km, après le Sarrasin Bridge qui relie l’île de Phuket à la côte de la Thaïlande, on arrive à Khao Lak. On est déjà dans la province de Phang Nga. C’est ici qu'il est "déconseillé" aux touristes de se rendre. Le 13 février, exactement 50 jours après le tsunami, un rituel bouddhiste sur la plage a éloigné les fantômes des 3.000 morts, mais les signes de la destruction seront plus difficiles à effacer. Le Merlin Khao Lak est un squelette d’hôtel ; les chambres sont percées de part en part. Les étudiants en uniforme sont arrivés ici pour nettoyer la plage des débris, morceau par morceau. Quant au Meridien Khao Lak, il ressemble à un hôtel qui serait encore en construction. En réalité, il avait ouvert en novembre, et il était magnifique. Le Coco Palm Hotel n’est plus qu'une forêt brisée. Enfin, du Sofitel Magic Lagoon Khao Lak il ne reste plus grand chose à dire. La vague est arrivée au-dessus du toit de l'établissement, au troisième étage. Sur chaque porte, figurent une croix, la date à laquelle ont été retrouvés les corps et leur nationalité. Le mot “français” est inscrit sur beaucoup de portes, avec la date du 29 décembre. Mais ça c’est Khao Lak, ce n’est pas Phuket. A Phuket, on peut passer ses vacances sans peur, sans mauvaises sensations ou mauvaise conscience, sauf à Kamala. A Khao Lak, on y peut aller en silence, en mémoire. Il est important de ne pas confondre les deux choses.
Une nouvelle région touristique intégrée, l'Asean
Les dix pays de l’Asean (*) se sont retrouvés à Langkawi pour une 24e édition de l’Asean Tourism Forum et du salon Travex qui est arrivée à point nommé. Les dix ministres du tourisme, tous présents, ont signé un accord pour lancer la région “Asean” comme une destination touristique intégrée. Afin de la présenter à l’étranger, et en Europe évidemment, mais avec l’intention, d’abord, de créer un grand bassin touristique de 500 millions de personnes capable de générer un trafic interrégional. Le projet comprend aussi un “visa Asean” pour les citoyens asiatiques et des accords d'“open sky” entre les pays. Si le marché européen est important, le vice-ministre thaïlandais du Tourisme Krirk Krai Jirapaet souligne que “plus de 50% des arrivées en Thaïlande sont asiatiques". Il indique : "Nous allons viser le marché asiatique d’abord, ensuite la Russie et le Proche-Orient. L’Europe représente 11% de notre tourisme. Bien sûr, c’est une clientèle très riche, mais plutôt que de baisser les prix nous allons nous renforcer sur les marchés plus proches.” Une stratégie qui ressemble à celle qu'ont mise en place les États-Unis après le 11 septembre. D'ailleurs le Japon, la Chine et la Corée du Sud étaient les invités d’honneur de cette réunion des ministres de l'Asean. Il est donc évident que la région compte désormais de plus en plus sur le tourisme en provenance de ces trois pays. Pour les opérateurs européens, une recommandation, peut-être : “Soyez mesurés et scrupuleux dans vos conseils aux voyageurs”.
(*) Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Viêt-nam).

Auteur

  • La Rédaction
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