Les comparateurs passés au crible

Sur son site, Kelkoo met en avant les partenaires qui le rémunèrent le plus.
Une certitude : aucun moteur de recherche ne peut prétendre à l'exhaustivité.À la suite d'articles publiés dans la presse, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a fini par l'avouer. Une enquête dans le secteur des comparateurs de prix sur Internet est actuellement en cours. Il s'agit pour la DGCCRF d'apprécier la loyauté de l'information des consommateurs, l'indépendance des opérateurs vis-à-vis des sites comparés et le mode de rémunération de leurs services. "Un effet d'annonce, s'exclame Charles Bourasset, directeur marketing de Pricerunner. La DGCCRF cherche à montrer qu'elle s'occupe des consommateurs. Nous sommes tranquilles par rapport à cette enquête." Effectivement, Pricerunner référence aussi les agences de voyages qui ne sont pas clientes. Evidemment, elles sont traitées différemment : leur logo n'apparaît pas et il n'y a pas de lien pour accéder directement à leur site. Une logique que n'a pas choisi Kelkoo qui ne se présente d'ailleurs pas sur son site comme un comparateur mais comme un moteur de recherche spécialiste du shopping. Le site met en avant les partenaires qui le rémunèrent le plus. Pour trouver le tour-opérateur et l'agence de voyages les moins chers, l'internaute doit aller cliquer dans un onglet "prix" très discret. Kelkoo, filiale de Yahoo, ne souhaite visiblement pas s'exprimer sur le sujet. Deux autres comparateurs, Mobissimo et Tazoo, ne sont pas rémunérés au clic. Béatrice Tarka, fondatrice de Mobissimo, a aussi mis en avant son modèle économique qui lui permet d'être neutre. "Par exemple, une publicité ciblée peut apparaître entre le moment où l'internaute fait sa demande et celui où les offres apparaissent." Une certitude, toutefois : que ce soit pour des raisons techniques ou économiques, aucun de ces moteurs ne peut prétendre à l'exhaustivité. Les premiers résultats de l'enquête de la DGCCRF seront dévoilés au cours du premier semestre 2007. Pour l'instant, les comparateurs Pricerunner et Easyvoyage n'ont pas reçu la visite des contrôleurs.
Easyvoyage est entièrement "au service de l'internaute"
C'est à la suite de l'enquête diligentée par la DGCCRF que Jean-Pierre Nadir, patron d'Easyvoyage, a tenu à rappeler le positionnement de son "portail éditorial dédié au tourisme et comparateur tourné à 100% vers l'intérêt de l'internaute". "Il y a des outils marketing au service des marchands et d'autres au service des internautes", déclare Jean-Pierre Nadir. Et ce dernier de préciser: "Moi, je suis avant tout au service de l'internaute." Easyvoyage propose d'ailleurs une assistante téléphonique permanente avec des télé-opératrices présentes pour aider et accompagner le client. Plus de 50 partenaires permettent à Easyvoyage de se doter de différents comparateurs thématiques pour le séjour, l'hôtel, la location de voitures et les vols. Sur ce dernier créneau, Jean-Pierre Nadir annonce "85% de l'offre avec 20.000 billets vendus chaque mois" et souligne qu'en matière de comparaison des prix, "l'exhaustivité n'existe pas". Autrement dit, indique le responsable, "l'internaute n'est pas sûr à 100% de trouver le meilleur prix". Pionnier dans ce domaine, Jean-Pierre Nadir garantit l'indépendance vis-à-vis de ses partenaires : "Tout le monde est logé à la même enseigne." Il ajoute : "De toute façon, nous ne disposons pas d'un produit qui permette de mettre en avant telle ou telle prestation. Nous n'en avons pas les moyens économiques." A noter qu'Easyvoyage a lancé un forum ouvert aux remarques et aux témoignages de l'ensemble des voyageurs. Le comparateur devrait lancer très prochainement Easyopinions, "sans doute vers le 10 septembre", sa plate-forme de notation des hôtels par les clients.