Thomas Cook retrouve une tête

Après l'éviction de Stefan Pichler en novembre 2003, c'est l'ancien patron de la filiale Internet de Deutsche Telekom, Thomas Holtro, qui va reprendre les rênes de Thomas Cook d'ici à deux mois. Il remplace Wolfgang Beeser qui avait interrompu sa retraite pour reprendre du service. Thomas Holtro est connu pour avoir contribué à redresser T-Online, filiale Internet de Deutsche Telekom, qui avait réalisé des bénéfices pour la première fois de son histoire au troisième trimestre 2003. Une bonne nouvelle pour Thomas Cook qui vise un retour dans le vert - le premier depuis 2002 - sur l'exercice en cours 2004-05 clos fin octobre. Cette nomination n'empêche pas les rumeurs de continuer à enfler : le Financial Times Deutschland évoquait à nouveau vendredi la volonté de Thomas Cook, détenu par Lufthansa et le distributeur KarstadtQuelle, de trouver de nouveaux investisseurs, notamment pour les voyagistes du groupe comme Neckermann. Des rumeurs, on le sait, qui n'épargnent surtout pas la filiale française. Wim Desmet, l'actuel président du directoire de Thomas Cook France, n'a jamais changé son discours. "Notre réseau en France dispose de tous les atouts pour conserver et accroître sa place de leader sur le marché français et affronter les challenges à venir." Le nom du nouveau président du directoire de Thomas Cook France devrait être connu dans les semaines à venir. "Il ne sera vraisemblablement pas connu avant le mois de juin", indiquait Wim Desmet après le départ de l'intérimaire Roland Dumond du Voitel au mois de février dernier. Le portrait robot est connu. "Ce sera avant tout un homme de terrain, plutôt français, qui soit à la fois ferme dans ses décisions et capable de gérer un comité de direction." Quoi qu'il en soit, chez Thomas Cook France, on se refuse à confirmer ou infirmer le nom de telle ou telle personnalité qui devrait prendre la succession d'Antoine Cachin.
Le rachat d'Havas amuse mais les rumeurs irritent
"La reprise de la marque Havas par TUI, ce n'est qu'un coup de pub", commente-t-on en interne chez Thomas Cook. Pour le groupe français, le logo nouvellement créé, qui associe étrangement le sourire de TUI et la marque Havas, pas plus que le projet d'ouverture d'une centaine d'agences en trois ans n'auront d'incidences sur son propre réseau. "TUI a pu faire parler de lui avec cette reprise à moindre coût, c'est bien joué", reconnaît-on. En revanche, l'équipe dirigeante est irritée par les incessantes rumeurs de cessions ou de modifications capitalistiques. "Le marché français doit peser environ 3 % dans l'activité globale de Thomas Cook. La vente de la branche française n'aurait donc aucune influence sur le groupe global, qui en est bien conscient. Nous ne sommes pas à vendre", martèle un observateur. Selon Jean-Pierre Orfanides, directeur des ventes de Neckermann, les agitations récentes qu'a connues Thomas Cook "n'ont et n'auront aucune incidence sur le développement de la marque Neckermann en France". Selon les informations divulguées par le Financial Times Deutschland, rien n'est moins sûr (voir ci-dessus).