Le vent de la révolte souffle sur les îles Eoliennes

Les deux îles sont l'unique site naturel italien inscrit au patrimoine de l'humanité par l'Unesco. L'avant-veille, une partie des députés régionaux de Sicile profitant de la fatigue de leurs collègues avaient fait adopter à une heure déjà avancée de la soirée un amendement controversé au budget, qui devrait profiter à huit projets d'extension ou de construction de structures hôtelières à Lipari (37 km2) et Vulcano (21 km2). Le plus important de ces "éco-monstres", comme les appelle déjà la presse italienne, permettrait à une société de Palerme de faire sortir de terre un hôtel thermal à un étage de 150 lits sur Vulcano. Au total, 300 chambres seraient construites. "Je rappelle aux élus siciliens que lorsqu'on fait partie de la liste de l'Unesco, il s'agit non plus de la protection d'un bien propre mais comme d'un bien appartenant à toute l'humanité", a tonné M. Urbani. Devant la curée, des responsables siciliens, notamment le président de Région, Salvatore Cuffaro, ont commencé à faire marche arrière, parlant d'une erreur ou d'un malentendu. Les autorités siciliennes étaient déjà dans le collimateur de la commission Italie de l'Unesco à cause de l'exploitation de carrières sur les îles. "C'est toujours la même histoire, pour défendre les intérêts économiques de quelqu'un, on s'assoit sur les règles des organismes internationaux", a critiqué son secrétaire général, Gianni Puglisi. "Le problème s'ajoute à un problème déjà existant", a-t-il dit à La Repubblica en rappelant qu'une procédure de déclassement du site est pendante depuis 2000. Les îles Éoliennes forment un archipel de sept îles habitées, au nord de la Sicile, très prisé pour l'étrangeté de ses paysages d'origine volcanique, ses plages de sable noir, ses fumeroles et ses bains de boue sulfureuse.