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OTA pirates : la bataille entre Ryanair et eDreams

Ryanair dénonce les ‘’OTA pirates’’ qui surfactureraient certaines options de vols comme les sièges ou les bagages... eDreams serait la première concernée par ces attaques. Qu’en est-il réellement ?

 

Il se trouve que deux stratégies commerciales s’affrontent. D’un côté une compagnie aérienne qui met en avant ses avantages concurrentiels versus la profondeur de son catalogue. D’un autre côté, un comparateur dont la fonction principale consiste à hiérarchiser les acteurs en fonction des prix et services. Chacun sait que les compagnies n’apprécient aucunement se faire comparer alors que c’est la justification même des comparateurs. Il en résulte des différences de lecture.

 

eDreams : numéro 1 des OTA pirates selon Ryanair 

"eDreams nommé n°1 des pirates dans l'enquête du mois de mars" communique Ryanair. Ce n’est pas la première annonce de ce genre qui fleurit ces derniers temps. Selon la compagnie aérienne, le comparateur surfacturerait les clients de 135%, soit 23,50€ pour un siège réservé qui ne coûterait que 10€ sur Ryanair.com !

« Notre enquête du mois de mars révèle qu'eDreams est la plus grande pirate OTA, surfacturant des clients sans méfiance d’un pourcentage scandaleux de 135 % (23,50 €) pour un siège réservé qui ne coûte que 10 € sur Ryanair.com » clame Dara Brady, Directeur Marketing et Communication de la compagnie aérienne.

Il va plus loin encore et dénonce une absence de protection de la part des gouvernements britannique et espagnole : « Il est inacceptable qu'en dépit des surfacturations et des tromperies répétées, les gouvernements britannique et espagnol ainsi que les agences européennes de protection des consommateurs n'aient toujours pas pris de mesures pour protéger les usagers de ces escroqueries. »

Enfin, la compagnie aérienne annonce ne pas vouloir baisser les bras et de son intention de vouloir poursuivre le combat : « Ryanair continuera à faire campagne contre les OTA Pirates, en dénonçant leur piratage numérique et leurs arnaques à la surfacturation, et continuera à demander que les OTA Pirates soient mis hors la loi ».

 

La réponse d'eDreams face aux résultats de l'enquête 

Nous avons interrogé un porte-parole d’eDreams. Il ne réfute pas directement les faits qui lui sont reprochés, ce qui tend à prouver que Ryanair n’invente rien. Mais, il inscrit le comparateur dans une vision plus large consistant à aller chercher des prix auprès de tous les fournisseurs afin de faire ressortir ceux qui sont les plus intéressants pour le voyageur. Comprendre que même s’il y a surfacturation d’un siège, la facture finale sera la mieux disante.

L’objectif, in fine, consiste à proposer globalement la meilleure offre comme le précise le porte-parole d'eDreams : « nous combinons les options de 700 compagnies aériennes pour offrir aux voyageurs des itinéraires moins chers et plus pratiques que les options limitées de Ryanair. Alors que Ryanair ne propose en moyenne que 2,4 vols par jour pour un itinéraire, notre plateforme offre en moyenne 38,4 options de vol. Naturellement, plus la variété d'options de vol pour une route donnée est grande, plus les alternatives tarifaires pour les consommateurs sont diversifiées. Dans la majorité des cas, les options alternatives que nous proposons sont moins chères que Ryanair ».

Ici, le débat dépasse cette simple confrontation. Sur le plan de l’e-commerce, les compagnies aériennes ne peuvent pas lutter. Le net se présente comme un laminoir. Les OTA mettent sur la table des moyens autrement plus considérables pour remonter dans les moteurs de recherche et affûter leurs algorithmes. Elles sont donc toujours à même de détecter les meilleures offres poussant les compagnies à s’ajuster pour ne pas être sorties du marché. Ou de jouer sur d’autres leviers comme le laisse entendre le porte-parole eDreams : « l’objectif de Ryanair consiste à détourner les voyageurs de l'offre la plus rentable. Il ne tient pas compte de ce que le consommateur moderne recherche vraiment : un voyage efficace d'un point A à un point B tout en accédant aux meilleures options disponibles sur le marché. »

Ici l’offre catalogue de Ryanair se confronte à un spectre multisource, toujours bien mieux armé pour faire remonter l’offre la moins chère, ce que tente d’expliquer le porte-parole d’eDreams : « l'accusation de "frais inventés" est totalement infondée. En réalité, les voyageurs paient moins cher leurs vacances avec nous - Ryanair s'y oppose simplement parce que nous aidons les voyageurs à accéder à leur concurrence. »

Ensuite le porte-parole eDreams contre-attaque, mais à mauvais escient : « Cette affirmation sans fondement de surfacturation est hypocrite de la part de Ryanair, étant donné qu'elle est connue pour être le roi des frais, imposant jusqu'à 28 frais différents aux consommateurs et facturant tout ce qui est imaginable ». À mauvais escient, car la compagnie ne peut pas faire autrement. Comme expliqué plus haut, les règles de l’e-commerce s’appliquent à tous de façon implacable. Pour remonter dans les moteurs de recherche, Ryanair se doit d’afficher des offres compétitives. Titillée par les OTA qui ne laissent aucunement souffler, la compagnie doit sans cesse ajuster ses prix sur le plus petit dénominateur, sous peine d'être disqualifiée, ce qui finit par éroder les marges. Le seul moyen de se rattraper consiste à trouver quelques euros supplémentaires dans la facturation d’ancillary. Toutes les compagnies aériennes y recourent. C’est de bonne guerre.

Reste que ce débat met en lumière les difficultés des compagnies aériennes à maintenir leur rentabilité. Le porte-parole à beau jeu de dire : « les tentatives de Ryanair de délégitimer les OTA par des propos diffamatoires ne sont qu'un écran de fumée pour détourner l'attention des problèmes urgents auxquels ils sont confrontés »…. Ce n’est un secret pour personne : le secteur aérien se voit confronté à des défis existentiels. Il est condamné à se moderniser et doit investir dans de nouveaux avions moins émetteurs de CO2 comme dans l’achat de carburants SAF, moins polluants, mais beaucoup plus chers.

 

Auteur

  • Marine Perrier
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