Avec le retour des beaux jours comme la levée des restrictions sanitaires, tout le monde rêve d'évasion, de détente et d'ouverture à d'autres cultures. De fait, les voyages repartent à la hausse, en France comme à l'étranger. Mais…
Une situation qui réjouit tous les voyagistes, tous très optimistes pour la saison à venir. Toutefois, au vu de la conjoncture actuelle, la reprise va être plus difficile que prévu. Xavier Obert, le Président de Go&Live, est formel : "Tous les acteurs du tourisme vont être impactés par les problèmes actuels et à venir ! Il ne faut plus se demander qui va être touché, mais plutôt quand et surtout comment réagir. Aujourd'hui, l'important est de remobiliser toutes les ressources et tous les acteurs du métier. De notre côté, nos équipes seront préparées et prêtes à gérer cette situation inédite."
Le spécialiste des voyages scolaires et des séjours linguistiques, culturels et sportifs pour les jeunes, explique quels sont les points de tension qui vont bousculer la saison touristique.
Les facteurs bloquants qui freinent la reprise
- Les pénuries de personnels saisonniers dans le secteur du tourisme
Toute l'Europe est concernée par la pénurie de personnels saisonniers, que ce soit dans les aéroports, les restaurants ou les hôtels. Il faut donc s'attendre à des fermetures ponctuelles ou à une qualité de service dégradée en raison de la désorganisation des services.
En parallèle, d'autres secteurs sont également concernés comme l'animation depuis l'année dernière, ainsi que le transport routier : faute de conducteurs de cars, les colonies de vacances sont désormais menacées. Au total, 250 000 emplois seraient à pourvoir dans notre pays.
Les collectivités tentent de trouver des solutions, à l'image de la Région Occitanie qui a mis en place un Pacte pour l'Embauche afin d'attirer les saisonniers : mise en place d'hébergements spécifiques, aides à la mobilité et à la garde d'enfants, etc.
- Les annulations, grèves et mouvements sociaux dans les secteurs du transport
Aérien
Des vagues d'annulations de vols, toutes destinations confondues, sont à prévoir pour plusieurs raisons telles que :
• La grève des pilotes, comme chez Air France et Transavia ;
• La grève des personnels des aéroports parisiens ;
• Le manque de personnel (ex. : Luftansa, British Airways, easyJet, Ryanair) ;
• La limitation du nombre de voyageurs à l'aéroport d'Amsterdam-Schipol.
Certaines compagnies ont aussi décidé d'augmenter leurs prix (ex. : Air Caraïbes).
La situation est tellement tendue que Christopher Elliott, fondateur d'Elliott Advocacy (une organisation de consommateurs à but non lucratif) déconseille de partir au mois d'août, car il redoute que ce soit le "chaos".
Ferroviaire
Eurostar annule également des trains. Xavier Obert précise : "Nous avons déjà plus de 700 enfants à replacer dans d'autres trains."
Routier et Maritime
Par manque de chauffeurs et suite à une augmentation énorme des coûts (liés notamment au carburant), il y a également des difficultés dans ce secteur. Et inutile de chercher des solutions du côté des bateaux : le problème est identique lorsqu'il s'agit d'organiser des traversées (prix en explosion, manque de personnel).
- Les difficultés à l’étranger : inflation, devises et pénurie d'hébergement
L'inflation galopante réduit considérablement le pouvoir d'achat des Français... mais ne freine pas pour autant la demande. Les professionnels s'attendent toujours à un été record en termes de fréquentation. En revanche, elle va influencer le choix des destinations, certaines étant jugées comme trop coûteuses pour certaines familles, telles que la Suisse.
Les foyers les plus modestes privilégient également les séjours à proximité de chez eux, choisissent des hébergements moins chers (ex. : campings). La tendance est aussi à la réservation de dernière minute. Mais la combinaison inflation + devises crée d'énormes difficultés : "Sur place, les capacités d'hébergement se sont réduites de façon drastique, que ce soit en famille ou à l'hôtel."
Ainsi, trouver des lits devient un véritable casse-tête, en particulier dans les destinations les plus prisées comme les États-Unis, le Canada et l'Irlande, où les prix ont augmenté de 17% au cours des 3 dernières années.