Aucune solution pour débloquer la situation n'était en vue vendredi, au onzième jour du conflit mené par les marins CGT de la SNCM contre la réforme du pavillon français.
Les grévistes, qui voulaient déposer jeudi soir en préfecture de région une motion demandant la tenue d'une table ronde "sans aucun préalable", se sont vu opposer une fin de non-recevoir à une demande d'entretien. Les conditions de la tenue de cette table ronde restent suspendues à une reprise du trafic, a-t-on réaffirmé à la préfecture. Le trafic restait totalement paralysé, les grévistes occupant toujours cinq navires de la SNCM, immobilisés à Marseille. La compagnie, dont le passif s'élevait à 28 millions d'euros avant le conflit, a encore perdu "plus de trois millions d'euros" depuis, a déclaré jeudi le PDG de la SNCM Bruno Vergobbi, craignant que la "logique suicidaire" des grévistes ne conduise "assez rapidement à la cessation de paiement". De son côté, la compagnie concurrente Corsica Ferries a décidé d'augmenter de quatre ses rotations Nice-Corse pour le week-end dernier, période de début et de fin de vacances de Pâques. En ce qui concerne la capacité de Corsica Ferries à compenser cet été une éventuelle faillite de la SNCM, la direction commerciale a expliqué avoir prévu, pour la période du 1er juin au 30 septembre, 2.000 traversées entre la Corse, Nice, Toulon et les ports italiens de Savone et Livourne, soit une capacité de 3 millions de passagers. Un nombre qui est à mettre en regard des 2,35 millions de passagers accueillis l'an dernier à la même époque par toutes les compagnies françaises et italiennes desservant la Corse.
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