Horizon dégagé pour le label bleu

Le label Horizon s'organise en 3 volets : sécurité, transparence et qualité.
Le CNTT estime le coût de la labellisation à 40 centimes d'euro par passager.Il existe ! Le fameux label bleu – ou plutôt le label "Horizon" puisque, pour des raisons de propriété intellectuelle, on lui a choisi ce nouveau nom – est bel et bien lancé. Lundi dernier, le président du Comité national pour la sécurité et la transparence dans les transports aériens touristiques (CNTT, qui a commencé à travailler sur le sujet à l'automne 2004), René-Marc Chikli a très officiellement remis le cahier des charges relatif à cette certification à Dominique Perben, le ministre des Transports. D'après le président du CNTT, "suffisamment de compagnies - au moins une quinzaine - se sont déjà déclarées intéressées par le projet pour que l'on puisse penser voir les premiers transporteurs labellisés d'ici la fin de l'année". Rappelons que la principale fonction de ce label aérien -que le ministre des Transports aimerait étendre au niveau européen- est bien de ramener la confiance parmi les passagers, une confiance passablement écornée par les différentes catastrophes survenues ces dernières années (dont la multiplication des refus d'embarquement est une preuve). Pour ce faire, le CNTT a imaginé un dispositif en 3 volets. D'abord, pour l'aspect sécurité, il a été décidé de "coller" aux normes Iata (IOSA) ou européennes (Jar Ops). Ensuite, pour la transparence de l'information, la référence est le décret de mars dernier qui rend obligatoire l'information des passagers sur l'identité du transporteur effectif. Enfin, le volet qualité sera géré par l'organisme certificateur Afaq Afnor. Le label semble plutôt bien accueilli par les professionnels du transport aérien, même si Lionel Guérin, le président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) se demande s'il ne faudrait pas "l'étendre à l'ensemble de la chaîne,  agences, consolidateurs et aéroports". Le CNTT estime le coût de la labellisation pour une compagnie "moyenne" à 40 centimes d'euro par passager.
Le gouvernement se demande comment garantir les vols secs
Le lancement du label Horizon n'a pas été le seul sujet de la réunion de lundi dernier entre Dominique Perben, le ministre des Transports et les représentants de la profession (Snav, Ceto, APS, Fnam, Scara, Bar…). Les récents déboires de touristes français, en Turquie (4000 personnes bloquées) et en Israël (400 personnes), ont également occupé le devant de la scène. L'idée, a expliqué le ministre, est de tirer "les conclusions sur des questions d'organisation" pouvant amener à de telles situations. Au cours de cette réunion, plusieurs pistes ont été évoquées par Léon Bertrand, le ministre du Tourisme, pour que ce genre de situation se reproduise le moins possible. D'abord, la possibilité de créer un dispositif visant à garantir les vols secs. Ensuite, le fait de surveiller plus particulièrement les agences qui affrètent, notamment en ce qui concerne leur surface financière. Troisième piste, "faire en sorte que la sonnette d'alarme puisse être tirée beaucoup plus tôt", tant il est vrai que dans certains cas, l'incident est prévisible. Enfin, il a été évoqué l'idée de "mettre de l'ordre dans la profession". Traduisez que celle-ci s'organise pour éliminer les éventuels "margoulins" qui parfois la parasitent. Comme l'a précisé Dominique Perben, l'idéal serait de créer un système d'autocontrôle et d'information permettant de surveiller les entreprises en aval de l'obtention de leur licence. En ce qui concerne la réflexion sur la création d'une garantie vols secs, le ministre des Transports a créé un groupe de travail et veut "trouver une solution avant la fin de l'année". Rendez-vous dans un mois pour un premier point d'étape.