Quelle est la responsabilité de l'activité aéronautique dans l'émission du CO2 ? Cette question est au cœur du débat environnemental qui agite en ce moment la profession.Certains évoquent le chiffre de 3 % et d'en conclure que l'avion est un bouc émissaire facile.
Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde invité du 8e colloque du BAR (Board of Airlines Representatives France) qui avait lieu à Paris, a tenté d'expliquer à un parterre dubitatif la signification de ce chiffre clé. "Le chiffre de 3 % ne signifie rien sauf pour ceux qui veulent ne pas voir la réalité en face : l'avion va de plus en plus polluer dans les années à venir du fait de l'augmentation du trafic". Selon une étude du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dans une hypothèse de trafic stable, la part de l'avion dans le total volume émis de CO2 en 2050, s'élèverait à 10 %. Une autre hypothèse, avec un doublement de trafic tous les 14 ans monte la part de l'avion dans la pollution de CO2 à 40 %. La projection médiane, la plus probable selon les experts, montre une croissance de 100 % de trafic tous les 20 ans et ramènerait la part de l'aérien dans le volume d'émission de CO2 à 20 %. "On sera dans tous les cas loin des 3 % actuels". D’où l'urgence d'agir pour éviter que l'aérien, et donc le voyage, soit vu comme l'une des activités humaines les plus polluantes.
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