Le port de Sète devenait impraticable.Les résultats étaient décevants.Cette fois, la liaison maritime Sète-Palma de Majorque a bel et bien coulé.
L'armateur italien Medmar vient de prendre la décision d'arrêter de ramer à contre-courant. Car depuis plusieurs mois, des difficultés s'accumulent au port de Sète. Explication de Dany Rey, qui dirige la CGMS, et qui a participé au lancement de la liaison : "Depuis le 3 décembre 2003, la gare maritime est inexploitable ; nous sommes pourtant contraints d'y faire venir nos clients pour l'enregistrement et de les transférer ensuite en convoi jusqu'à l'autre bout du port, dans des zones non aménagées." En fin d'année, un quai s'était effondré à cause des intempéries, et les crédits de l'État nécessaires à la réparation (2 ME) n'ont toujours pas été débloqués. Évidemment, les passagers se moquent bien de ces arguments au moment d'embarquer. "Les TO ne peuvent supporter plus longtemps la piètre qualité d'accueil des passagers, ajoute Dany Rey. Pour des touristes, il est profondément exaspérant de se rendre d'un côté du port, à travers des aléas de circulation, pour se faire balader ensuite en voiture ou en bus, quand ils ne doivent pas rejoindre à pied le quai d'embarquement où aucun accueil ni aucune mesure de sécurité n'est mis en place." D'autant que les mêmes problèmes se posent au retour de Palma de Majorque, après une traversée d'une douzaine d'heures : "Il est inadmissible de voir des personnes âgées abandonnées sur un quai au fond du port, avec leurs valises, ou des familles avec des enfants livrées à elles-mêmes." Effectivement, on ne peut pas mieux faire pour décourager les voyageurs ou les inciter à embarquer à Barcelone… Le fiasco peut quand même laisser des regrets aux professionnels, notamment à Philippe Sala, patron de l'agence de voyages Euromer, qui s'était beaucoup démené pour mener à bien ce projet. Après une année 2003 décevante (45 000 personnes embarquées en 7 mois, contre 60 000 attendues), 2004 devait permettre d'atteindre le rythme de croisière. 9 240 passagers ont été enregistrés depuis mars. Dommage aussi pour le port de Sète, qui perd 80 escales par an.
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