En 2016, le groupe Air France KLM a dépassé la barre symbolique du milliard d’euros de résultat d’exploitation, à 1,04 milliard. Il faut remonter à l’exercice 2006/2007 (à l’époque l’exercice n’était pas en année calendaire et était clôturé au 31 mars) pour retrouver des niveaux équivalents. Un trompe-l’œil ?
Les résultats affichés par Air France KLM pour l’exercice 2016 sont bons. Pour autant, il serait fort peu prudent de crier « cocorico » au regard de la performance, fût-ce en néerlandais. D’abord parce que ces résultats globaux sont en grande partie dus à une cause exogène : la baisse significative de la facture carburant. Cette dernière a reculé de plus de 1,5 milliard d’euros pour atteindre les 4,5 milliards. En l’état actuel des choses, une remontée significative du prix du pétrole – et les prédictions dans ce domaine relèvent de la boule de cristal – plomberaient inévitablement les résultats. Ensuite, et on en revient à une éventuelle arrogance de coq, parce que les résultats des deux grandes composantes d’Air France KLM sont loin d’être uniformes. C’est en effet la compagnie néerlandaise qui tire littéralement les résultats vers le haut. En 2016 elle a vu son résultat d’exploitation bondir de près de 300 millions d’euros pour atteindre les 681 millions. Dans le même temps, celui d’Air France a plongé de 54 millions pour s’établir à 376 millions. Pour la direction, ce différentiel – les résultats étaient beaucoup plus serrés en 2015 – s’explique par le fait que les mouvements sociaux (PNT en juin, PNC en juillet) ont plombé les résultats d’Air France d’environ 130 millions d’euros. Mais aussi, sans cette fois donner de chiffres précis, par l’impact qu’ont eu les attentats sur certains marchés émetteurs, en particulier asiatiques.