La low cost italienne compte assurer 6 quotidiens d'Orly.S'il n'y a pas de slot libre à Orly, AF devra en lâcher.
AF-KLM a obligation de laisser une place à la concurrence.Qu'une compagnie décide de défier Air France-KLM sur la liaison reliant ses deux hubs principaux, personne n'y croyait. Or selon nos informations, le transporteur à bas tarifs italien Volare veut se lancer sur la ligne Paris (Orly)-Amsterdam à partir du prochain programme hiver qui débutera fin octobre à raison de six vols quotidiens. Une initiative qui doit agacer Air France, laquelle risque d'être contrainte de lâcher des créneaux horaires à Orly. En effet, pour obtenir l'aval de la Commission européenne à leur projet de fusion en février dernier, Air France et KLM se sont engagées à résoudre les problèmes d'accès au marché sur un certain nombre de liaisons pour ne pas "éliminer ou réduire la concurrence". Si une nouvelle compagnie veut "entrer" sur les 14 routes identifiées par Bruxelles, dont Paris-Amsterdam, et qu'elle ne peut obtenir les créneaux horaires par les procédures normales, le groupe Air France-KLM doit en libérer 40 %. Soit l'équivalent de 6 vols quotidiens entre Paris et Amsterdam. Comme Volare ne devrait pas obtenir de slots à Orly par la procédure "normale" puisque les quelques créneaux disponibles sur cette plate-forme (3 quotidiens) devaient être distribués hier soir à des compagnies pouvant soulager Roissy, la compagnie italienne joue sur le portefeuille d'Air France et KLM. Un peu comme elle l'a fait sur l'axe franco-italien, où elle a bénéficié d'une partie des slots qu'Air France devait lâcher sur Milan, Rome et Venise pour que Bruxelles valide son alliance avec Alitalia. Du coup, il n'est pas impossible qu'Air France ait annoncé la fermeture de la ligne Orly-Grenoble (4 à 5 quotidiens) à partir du 31 octobre en sachant qu'elle serait contrainte de lâcher des slots à Volare à la même date. Le projet de la compagnie italienne semble risqué face au rouleau compresseur Air France-KLM qui, outre sa force de frappe commerciale et marketing, propose quasiment une navette entre Paris et Amsterdam avec 15 vols par jour et des horaires cadencés. De plus, il n'est pas évident que cet axe, composé essentiellement d'une clientèle de correspondance (70 % chez KLM), supporte 6 quotidiens supplémentaires pour une clientèle de point à point. La guerre des prix sera terrible. Et à ce jeu-là, les reins sont largement plus solides du côté franco-hollandais.
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