Où étiez-vous à 13 heures GMT ce mardi-là? Je me souviens avec précision, comme dans un film maintes fois revu, du rendez-vous que je venais de quitter : un déjeuner au cours duquel Emmanuel Foiry et Gilles Delaruelle affirmaient leur confiance dans la saison qui s’ouvrait pour Kuoni.
Je me souviens de cette rue près de la place Clichy où, cherchant sur la radio de la voiture un programme musical sur une fréquence jazz, une voix blanche affirma qu’un avion avait percuté une des tours du World Trade Center. Je me souviens du malaise que j’ai ressenti, de France Info, de l’annonce en direct du deuxième crash… Et de cette attente interminable traversée d’informations imprécises et de rumeurs. Cinq ans ont passé mais, comme nous l’avions tous pressenti, plus rien n’est comme avant. D’autant que la menace n’a pas disparu, bien au contraire. Après avoir vécu l’indicible, les voyageurs ont appris qu’il n’y avait de sanctuaire nulle part dans le monde. Les contraintes de sûreté pèsent sur la fluidité des déplacements et sur les coûts. L’embrasement du Proche-Orient pris en tenaille entre actions terroristes et armées d’intervention donne des accès de fièvre au pétrole. Les relations heurtées France-Amérique ont plombé les échanges entre les deux nations. 2006 aurait pu être l’année du renouveau… On connaît la suite.
Billet d'humeur