On ne résiste pas à la SNCF qui a fait des ses trains rapides des rouleaux compresseurs pour laminer la concurrence.
Les résultats de l’été annoncés mardi dernier, en même temps qu’une opération d’envergure (50.000 billets à 5 euros), montrent à quel point le transporteur ferroviaire engrange encore des parts de marché. Et la perspective du lancement du TGV Est en 2007 fait prendre conscience à Air France, principal transporteur sur Strasbourg, que la belle époque était finie : la compagnie nationale chiffrait le même jour à 500.000 passagers la perte occasionnée par l’arrivée du train rapide en Alsace. Certes, Air France n’a pas à rougir de ses chiffres mais concernant la desserte nationale, voire européenne, il lui faudra se focaliser sur les destinations "oubliées" par les trains à grande vitesse. Mais cette course en tête de la SNCF risque de ne pas profiter tellement aux agences. C’est ce que pensent plusieurs patrons de réseaux qui voient s’éloigner une part des ressources avec la baisse des commissions ferroviaires et qui s’inquiètent de l’avenir de certains de leurs points de vente qui devront aussi se passer des mesures d’accompagnement d’Air France. Si les transporteurs se portent de mieux en mieux, les distributeurs, eux, voient surgir de gros nuages à l’horizon…
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