Arrivé après la grève des pilotes en 2014 et la chemise arrachée en 2015, Jean-Marc Janaillac jugé plus conciliant avait remplacé Alexandre de Juniac à la tête d'Air France-KLM. Sous sa courte présidence qu'il quittera le 15 mai prochain, le groupe avait lancé la nouvelle compagnie Joon et renoué en 2017 avec les bons résultats. Ces succès sont montés à la tête des syndicats, pilotes notamment qui, non content de conduire des avions, sont persuadés que la compagnie est à eux, que la compagnie c'est eux.
"Les salariés ont légitimé le travail de leurs représentants et notamment ceux des pilotes"
Alors que Jean-Marc Janaillac qui n'a vraiment pas démérité songe à une retraite paisible, les dix organisations qui composent l’intersyndicale d’Air France savourent leur victoire. Idem pour Philippe Evain, le patron des pilotes (SNPL), qui déclare au Monde que ce vote est ni plus, ni moins "une victoire du SNPL, les salariés ont légitimé le travail de leurs représentants et notamment ceux des pilotes". Une victoire qui se célèbre avec faste puisque l'intersyndicale a annoncé "le maintien des deux prochaines journées de grève", des 7 et 8 mai, histoire de maintenir la pression sur la direction.Quant au président du SNPL, il ajoute : "la porte est toujours ouverte pour qu’on puisse remettre la compagnie sur les rails"… Il doit se prendre pour un cheminot.
Les syndicats disent vouloir en terminer avec ce conflit qui a déjà coûté plus de 300 millions d’euros à la compagnie. La direction, les partenaires d'AF comme KLM et les clients aussi. Seuls les concurrents d'Air France risquent d'être déçus si la grève cesse.
Quant au gouvernement, il voudra peut être lui aussi en terminer en se débarrassant des 14,30% qu'il détient toujours dans le groupe. Histoire de laisser le marché régler le problème…