Entre 1995 et 2016, le nombre de voyageurs internationaux est passé de 525 millions à plus de 1,2 milliard. Et ce n'est pas près de s'arrêter puisque l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit 1,5 milliard de touristes dans le monde d'ici 2020.
"Tourists go home !"
A priori, c'est plutôt une bonne nouvelle pour le tourisme. Je dis bien "a priori", car par endroits, on lui manifeste une franche hostilité. Cet été, c'était particulièrement criant.A Barcelone, des habitants grincheux ont organisé des manifestations sur les plages environnantes scandant des slogans du genre : "Pas de touristes dans nos immeubles !" ou "Vous n'êtes pas les bienvenus !". Et dans certaines rues de la ville, les façades d'immeubles ont été taguées à la bombe : "Tourists go home !" ou "Tourist, you are the terrorist !" Plus radical encore, un groupe de gauchistes catalans en mal d'action a arrêté un bus de touristes à Barcelone pour enduire le pare-brise de peinture et crever les pneus.
A Venise on verbalise les touristes qui pique-niquent
Idem à Palma de Majorque aux Baléares où des contestataires ont bruyamment manifesté sur le port avec une banderole hostile : "Le tourisme tue Majorque". A Dubrovnik, les autorités envisagent maintenant de limiter les escales des bateaux de croisière. A Venise on verbalise les touristes qui pique-niquent dans les rues. À Florence, on arrose les trottoirs pour éviter que les touristes ne s'y attardent."Le tourisme n'est pas l'ennemi !"
"Le tourisme n'est pas l'ennemi !" clame pourtant Taleb Rifai, le secrétaire général de l'OMT qui rappelle qu'un emploi sur dix dans le monde est lié au secteur touristique, et que cette économie représente 10% du PIB mondial !On se souvient de l'état de désolation qui régnait dans les rues de Louxor ou de Djerba désertées par les touristes au lendemain du printemps arabe… Alors on se dit que vouloir les jeter dehors avec autant de haine qu'à Barcelone, Palma ou Florence, c'est presque indécent.