La SNCF communique beaucoup, et à grands frais, sur la nouvelle ligne LGV Paris-Bordeaux, qui met la capitale girondine à 2H00 de Paris.
Mais comme souvent avec la SNCF, la vérité est plus nuancée : si la relation Paris-Bordeaux est privilégiée, les villes intermédiaires sont beaucoup moins gâtées, et parfois même non seulement ne gagnent rien, mais y perdent un peu.
Ainsi Angoulême. Sur Paris-Angoulême, on était passé, avec la quasi suppression des trains directs non stop (là, la SNCF ne communique pas !) et les ralentissements dus aux travaux de la LGV, de 2H10 minimum à 2H30 minimum. Mais l’avenir, c’était promis, serait radieux. Avec la LGV, on nous annonce « 30 minutes » de gagnées sur Paris-Angoulême. Mais gagnées sur quoi ? Voyons, 20 ou 25 minutes de perdues d’un côté pendant la durée des travaux, 30 minutes de gagnées de l’autre….
En réalité, pour la plupart des trains, le gain de temps réel sur un Paris-Angoulême sera donc au mieux, avec la LGV, quand il voudra bien s’arrêter, de…. 13 minutes. Avec un nombre de dessertes moindre. Paris-Bordeaux : 2H04 minimum. Paris-Angoulême : 1H57 au mieux, à part un seul en 1H43 en fin d’après-midi à ce jour!! Et beaucoup sont plus longs, en raison de nombreux arrêts. Sans compter que le prix du billet n’avait pas baissé pendant les travaux malgré l’allongement du trajet, alors qu’il va augmenter avec la ligne à grande vitesse.
La SNCF obsédée par l’avion, rencontre à Bordeaux une concurrence de l’aérien, alors qu’elle n’existe pas à Angoulême, sans parler de petites gares comme Ruffec, carrément sacrifiée. Ceci explique cela. Et il faudrait parler aussi des nouvelles voitures duplex : modernes, certes, mais à l’espace étriqué, peu pratiques pour les bagages, aux couloirs rognés au maximum, trop sonores, aux sièges inconfortables….
Et cela, ce n’est pas de la com !