Nous avons posé 3 questions à… Pierre Mattei, Président du directoire de Corsica Ferries.Six nouvelles lignes créées cette saison entre la France, la Corse et la Sardaigne. N’est-ce pas un pari trop risqué ?
Nous aimons le risque commercial ! Et nous avons toujours innové. Nous desservons cette année la Sardaigne depuis Nice et Toulon, en prolongation de nos deux nouvelles lignes vers Porto-Vecchio. L’île est perçue par le marché français comme un produit proche de la Corse. Un peu comme les Seychelles le seraient de l’Île Maurice. Golfo Aranci, côte est, sur la Costa Smeralda, ouvre sur la partie balnéaire et jet set. Porto Torres, côte ouest, est la porte d’entrée vers le reste de la Sardaigne. Nous visons en tout 40 000 passagers.Que pèse la distribution en agences de voyages et quelle est votre stratégie à leur égard ?
Elle représente aujourd’hui 24% des ventes. Nous sommes sur un seuil stabilisé, alors qu’en Italie, les ventes en agences comptent encore pour 60%. La politique d’animation a évolué. Nous étions auparavant beaucoup sur du relationnel direct. Désormais, il s’agit plus de relation à distance et de facilitation sur nos systèmes. Mais nous organisons aussi des road-shows et des éductours.
La compagnie Corsica Linea s’est constituée en lieu et place de la SNCM et lance des offres à bas prix, à grand renfort de communication. Inquiet de cette concurrence ?
Nous sommes la compagnie la moins chère et nous le resterons ! Le seul problème avec les concurrents, c’est lorsqu’ils bénéficient de subventions. On doit se battre à armes égales, même si je pense qu’aujourd’hui, les choses sont plus claires. Quand à la future DSP entre la Corse et le continent, nous n’avons pas eu vent de sa publication. Mais nous l’analyserons lorsqu’elle sera lancée.