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Croisières

Top Cruise Marseille, du soleil dans la tourmente

La 15e édition du salon de la croisière, mercredi, a confirmé l’excellente santé du secteur. Du baume au cœur pour tous les participants alors que se déroulait en même temps l’opération de police à Saint-Denis.
 Tous contents. En ces jours de chaos, l’unanimisme satisfait des acteurs de la croisière faisait plaisir à voir, mercredi à Marseille, lors de la 15e édition de Top Cruise. Un marché en croissance, des clients qui en redemandent, des retombées économiques, des équipements qui suivent et des perspectives encourageantes : il y a des jours où le poil à gratter journalistique doit s’avouer vaincu face au consensus, confirmé par les chiffres. Résumons.
 
Marseille, premier port de croisière français, accueillera 1,48 million de passagers en 2015, 12,6% de plus qu’en 2014. A comparer aux "seuls" 380 000 passagers que la cité recevait en 2006… "Nous sommes entrés dans le Top 15 mondial l’an passé et accueillons désormais plus de passagers qu’à New York", illustrait Jean-François Suhas, président du Club de la Croisière Marseille Provence (CCMP). 
2015 a vu tomber d’autres records : celui du nombre de passagers en tête de ligne à Marseille (520 000), de la fréquentation en une seule journée (21 000 passagers le 7 août), du plus gros navire de croisière accueilli, l’Allure of the Seas. En Méditerranée, Marseille est désormais au 5e rang. Seuls Barcelone et Civitavecchia restent intouchables, avec plus de 2 millions de passagers chacun. Mais Southampton (1,6 million en 2014) et Venise (1,7 millions) sont dans le viseur.
 
Démarré il y a plus de 15 ans, le boom de la croisière à Marseille est le résultat d’une mobilisation sans accroc entre institutions locales et opérateurs de croisière, Costa, MSC et Croisières de France (CDF) en tête. Trois compagnies qui "représentent 90% du trafic", rappelait Jacques Massoni, directeur général du Marseille Provence Cruise Terminal. Sans accroc car les investissements accompagnent la croissance. "D’ici 2017, 35 millions d’euros auront été consacrés à la sécurité nautique et à l’accueil des navires", indiquait Christine Cabau-Woehrel, directrice générale du Grand Port Maritime de Marseille. Conséquence : "aucune annulation de navire n’a été enregistrée en 2015 à cause de la météo". Alors qu’un violent mistral contraignait parfois les bateaux à se détourner vers Toulon.
 
L’effet vertueux de la croisière s’étend au-delà. La réparation navale retrouve des couleurs à Marseille. Un groupement de partenaires industriels et commerciaux (dont STX France) rénove pour 2016 la forme 10, 3e plus grande au monde (450 m de long). Georges Azouze (Costa) et Erminio Eschena (MSC) n’excluent pas que leurs bateaux y effectuent des arrêts techniques, manière de réduire les ruptures d’exploitation.

Les opérateurs sont donc tout feu tout flamme. Et profitent sans complexe du seul grand marché européen, la France, non encore arrivé à maturité : + 14 % en 2014 contre + 0,4% seulement pour l’ensemble de l’Europe. "63% des clients qui montent à bord de nos bateaux à Marseille n’ont jamais fait de croisière", indiquait George Azouze. Le "rival" Eschena est aussi enthousiaste. "On est sorti du nombrilisme à la française. La croisière est ici un écosystème magnifique". MSC renforcera sa présence en 2016 et s’impatiente déjà de recevoir, en 2017, le Meraviglia, premier d’une série de 7 navires neufs. Costa et CDF, eux, renforceront les croisières courte durée, symboles d’une gamme d’offres qui veut séduire tous les publics.
 
Conséquence, en 2016, la CCMP vise 1,7 million de passagers à Marseille et fixe le cap à 2 millions pour 2020. L’an prochain signe le retour de NCL avec le Norwegian Epic en tête de ligne, après quelques années d’absence à Marseille.
Comme rien n’est toutefois parfait en ce bas monde, le challenge porte sur l’accueil renforcé de la clientèle étrangère. Il manque des vols directs vers Marseille depuis les Etats-Unis et même l’Asie, "deux marchés que nous voulons avoir (…) ce sont des clientèles riches", soulignait Franck Recoing, président de la CCI Marseille Provence. Sauf que le potentiel n’existe pas pour maintenir ces lignes à l’année... Saisonnières, alors ? "XL Airways devrait reprendre une liaison l’été 2016", croit savoir Jean-François Suhas. Sauf que la clientèle US de croisières ne vole pas en low cost… Le challenge sera rude.
 
Mais au fait, les attentats ont-ils eu une incidence sur les résas ? "Pas d’annulation ni de no shows" jure Georges Azouze. "Pas d’impact commercial, juste des vacanciers qui se renseignent davantage" fait serment Erminio Eschena. Unanimes, on vous dit. Laissons le mot de la fin à Lucien Salémi, président du Snav Méditerranée. "Depuis 15 ans, la profession vit des moments très durs. Malgré cela, la croisière progresse. Pourquoi à Marseille ? Parce qu’il se passe ici des choses que l’on ne voit pas ailleurs". De quoi "recadrer" l’image d’une ville toujours regardée au prisme de son "incompétence" ou de ses trafics.

Auteur

  • Philippe Bourget
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