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Destinations

Auschwitz, une visite à éprouver pour mieux comprendre

Les deux camps d'Auschwitz, en Pologne, sont aujourd'hui le témoignage le plus éprouvant, le plus digne, le plus instructif sur la Shoah.
Les tour-opérateurs français programment la destination, et le public, sensibilisé par les commémorations de la libération des camps nazis, sont demandeurs de ce tourisme délicat.
Tous les médias célèbrent aujourd'hui le 60e anniversaire de la libération des camps de la mort nazis en Pologne. Mais pour certains, ce devoir de mémoire, imprimé ou visuel, n'est qu'un artefact, un succédané de cours d'histoire mal digérés, un plus petit commun multiple, largement insuffisant. A ceux-là, il leur faut éprouver la tragédie dans son plus effrayant théâtre, Auschwitz (Oswiecim, en polonais). Cette cité insignifiante avant-guerre et située dans la province de la Petite Pologne est devenue, au cours de la Seconde Guerre mondiale, la traduction physique de l'horreur indicible. "Avec la célébration de l'anniversaire, nous avons deux fois plus d'appels sur Oswiecim que d'habitude, c'est-à-dire au moins une vingtaine par jour", reconnaît-on à l'Office national polonais du tourisme à Paris. "Les gens veulent obtenir des informations pour s'y rendre, soit par pèlerinage, soit pour raison personnelle ou familiale ou encore dans le cadre d'une simple visite. C'est très important de bien définir les raisons d'un tel voyage, afin de ne pas se tromper dans les informations à donner", explique l'OT de Pologne. Mais qu'il s'agisse d'allumer une bougie, de revenir dans les pas d'un parent ou de faire comprendre à d'autres l'abjection inhumaine d'Auschwitz, ceux-là suivent les préceptes d'André Gide : "Toute connaissance que n'a pas précédée une sensation m'est inutile", s'exclamait-il dans les Nourritures Terrestres. Et sur ce plan, les deux camps, Auschwitz I et Auschwitz II-Birkenau, séparés de 4 km, sont particulièrement chargés d'émotions. Créé en 1940 dans une ancienne caserne, le premier camp avait tout d'abord servi à interner les prisonniers politiques polonais, puis furent regroupés les juifs déportés de toute l'Europe, les prisonniers de guerre, les Tziganes, les homosexuels, les témoins de Jéhovah, tous différenciés par des insignes spécifiques (triangles jaune, rouge, noir, rose…) cousus sur leurs vestes et présentés aujourd'hui dans les salles du musée d'Auschwitz, à l'intérieur de certains bâtiments des camps. Des halls montrent également des monticules de béquilles et prothèses, de chaussures, de linges de bébé, de valises, de peignes, de boîtes de Zyklon B et plusieurs tonnes de cheveux, destinés à être utilisés dans la fabrication de toiles de crins et de matelas. D'autres remettent en scène les "dortoirs" et les "sanitaires" tels qu'ils étaient entre 1940 et 1945, les chambres des kapos, les salles de torture. Pour passer de l'une de ces pièces à l'autre, il faut emprunter des couloirs étroits où sont affichées les photos poignantes des détenus, avec leur numéro de tatouage, leurs dates d'arrivée et de décès. La plupart de ceux qui n'avaient pas été immédiatement envoyés dans les chambres à gaz ne survivaient pas à une première année à Auschwitz. Les entrées des deux camps ont été conservées : le portail d'Auschwitz I arbore la devise cynique "Arbeit Macht Frei" (le travail rend libre), la "Porte de la Mort" de Birkenau avec sa voie ferrée a été rendue célèbre par l'affiche du film de Claude Lanzmann, Shoah. Les barbelés, les fours crématoires, la rampe de sélection, les ruines des chambres à gaz, les places d'appel où les prisonniers sous-alimentés pouvaient attendre debout, faibles et dans le froid pendant plusieurs heures, serrent la gorge, témoignent de l'inadmissible vérité, sans mise en scène.
Une offre touristique étoffée pour une demande toujours plus forte
Plus de 500 000 visiteurs, notamment des Polonais et des Américains, se recueillent chaque année dans les allées des camps d'Auschwitz. A la saison, des norias d'autocar de toute nationalités se succèdent sur le grand parking du camp I. Quelques restaurants bordent les alentours, mais pas de marchands de souvenirs déplacés. Le lieu passerait même plutôt inaperçu, nonobstant le trafic intense des autocars. Cette année, de plus en plus d'entre eux pourraient provenir de France. Les professionnels organisent en effet des charters pour se rendre à Auschwitz comme Norvista qui a mis sur pied un voyage d'une journée le 13 février, en présence de deux déportés et qui comprend, la visite des deux camps, du quartier juif de Cracovie, ainsi que le transport aérien au départ de Paris.
Des généralistes comme Fram ou Nouvelles Frontières peuvent inclure la visite des camps dans le cadre d'un séjour à Cracovie, mais la plupart le font en option : "C'est parfois délicat et difficile, il faut laisser le choix aux clients", confie l'un d'eux. Les spécialistes membres du club des "Amis de la Pologne" comme CGTT, Amslav, Cedok, International OK Tourisme, Slav'Tours ou Marsans-Transtours le proposent également : "La visite est possible dans le cadre d'un séjour de la Petite Pologne, incluant Cracovie", précise ce dernier TO. "Nous constatons une hausse sensible en ce moment, mais ce n'est pas particulièrement significatif." Chez CGTT, en revanche, "la hausse est réelle, nous assistons à une vraie prise de conscience".

Auteur

  • La Rédaction
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