Le tourisme de masse qui a coulé dans le béton des kilomètres de plages des archipels des Baléares et des Canaries pourrait bien venir à bout de ces "poules aux œufs d'or" de l'économie espagnole, estiment professionnels du tourisme et défenseurs de l'environnement.
"Le tourisme massif et non structuré", datant de la fin des années 1960 sous la dictature franquiste, "commence à avoir de sérieuses conséquences écologiques, avec plus de pollution automobile, d'électricité consommée, de résidus urbains jetés à la mer, d'érosion des plages", explique Maria José Caballero du mouvement écologiste Greenpeace. Le tourisme, première industrie espagnole représentant 12 % du PIB, "est en train de donner des symptômes inquiétants". Les professionnels du tourisme des Baléares appellent au "lifting, parce que le diagnostic est grave" et réclament "une cure d'amaigrissement de l'offre", qui a augmenté à tout va et est aujourd'hui supérieure à la demande. Selon les écologistes, la pression touristique atteint des dimensions alarmantes aux Canaries, reliées à des villes moyennes d'Allemagne ou d'Angleterre par des vols quotidiens à prix cassés. Le flux touristique s'est d'ailleurs ralenti depuis trois ans dans les îles. De mars 2003 à mars 2004, les Canaries accusent une baisse de 8 % et les Baléares de 3,4 %. Parmi les solutions envisagées figure la fameuse "écotaxe", impôt d'un euro par touriste et par jour consacré au financement de l'aménagement du territoire et mise en place aux Baléares en avril 2002 par le gouvernement régional socialiste et supprimée un an plus tard avec l'alternance politique.
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