Dubaï poursuit son lifting touristique

Alors que le Maroc, destination touristique par excellence, espère accueillir 10 millions de touristes en 2010, l'émirat, nouveau venu dans le secteur, vise généreusement les 15 millions de visiteurs à la même échéance. Pourquoi pas ? Mais encore faut-il en avoir les moyens. "Les moyens n'ont jamais été aussi importants que ceux investis dans le tourisme", précise Pascal Maigniez, directeur du Dubaï Department of Tourism and Commerce Marketing (OT) à Paris, qui reconnaît cependant que Dubaï a "sous-estimé la fréquentation touristique et souffre aujourd'hui d'un manque à gagner notamment en balnéaire". Mais pour lui, l'objectif est réalisable et repose sur 3 points. Un, la compagnie Emirates, qui a transporté 10,4 millions de passagers en 2004, possède 66 avions (120 prévus en 2010) et dessert 76 destinations dans 53 pays. Deux, l'aéroport de Dubaï qui capte aujourd'hui 33 % de tous les mouvements des aéroports du Moyen-Orient devrait être en mesure d'accueillir près de 60 millions de passagers en 2010 grâce au nouveau terminal 3 dont la livraison est prévue pour fin 2006. Et un second aéroport est également prévu dans la zone ouest de la ville (2007). Trois, une hôtellerie de grande qualité dont la capacité devrait passer de 30 000 chambres à 50 000 à moyen terme. "Dubaï est victime de son succès", confie Pascal Maigniez rappelant qu'entre 1991 et 2003, le nombre de visiteurs avait bondi de 800 000 à 4,9 millions. L'émirat a trouvé la solution en lançant les chantiers pharaoniques de "Palm Island" (60 km de plage, 1 500 villas, 2 500 appartements, 30 hôtels dont un resort signé Kerzner), "Palm Jebel Ali" (60 km de plage, 2 500 villas, 2 500 appartements, 30 hôtels, un parc à thèmes), "Palm Deira" (14 km de long, 8 000 villas) et bien sûr "The World" (300 îles, livraison fin 2008). "La stratégie enclenchée pour diversifier l'économie du pays (*) et la répartir sur le territoire semble être une réussite", conclut Pascal Maignez.
(*) Le pétrole représente actuellement 7 % du PIB.