Et si c'était... Paris 2012

Si Paris est préféré à ces concurrents comme Londres ou Madrid, mais aussi New York et Moscou, l'industrie touristique francilienne, voire nationale, pourrait être le principal secteur bénéficiaire de cet événement. C'est en tout cas ce que veut montrer le dossier présenté aujourd'hui par Paris 2012 lors de son dernier grand oral devant les 99 membres du CIO qui s'appuie sur une étude optimiste du Boston Consulting Group. Cette étude montre que les JO pourraient générer un total de 5 MdE par an pendant 7 ans, dont 2,4 MdE par an entre 2013 et 2018 pour la seule activité touristique. Cette manne serait ventilée à hauteur de 722 ME pour les hébergements marchands, 544 ME pour l'achat de forfaits et 400 ME dans le secteur de la restauration. Autre prévision d'expert, l'impact post-Jeux pourrait attirer 6,5 millions de touristes supplémentaires par an, soit environ une progression de 10 % par rapport à l'an dernier. Bref, les JO sauveront le tourisme français de la chute prédite par l'OMT au regard des performances des destinations concurrentes. Même si à l'aune de ce qui s'est passé pour Barcelone ou Sydney, il faudra peut-être attendre deux ou trois ans avant de récolter les premiers fruits des efforts olympiques. Une certitude toutefois, les JO vont inévitablement améliorer les infrastructures de transport franciliennes. La contestée ligne Paris-Roissy, le tramway circulaire parisien, l'extension de la ligne 12 du métro devraient voir le jour avant le 27 juillet 2012, date du début des Olympiades. Si on y ajoute la refonte de la connexion routière entre le périphérique et l'A1, la construction d'une nouvelle station RER dans le nord de la capitale, l'aménagement des berges de la Seine, la réduction de la circulation dans le centre de la capitale, Paris va devenir, après la 30e Olympiade moderne, une ville plus agréable et plus pratique pour les touristes. Ces projets, pour la plupart déjà décidés, bénéficieront d'un coup d'accélérateur, à moins que Londres ne l'emporte. Mais que ce soit Londres ou Paris, il y aura toujours un vainqueur : Eurostar.
Les hôteliers de Londres, Madrid et Paris gardent les pieds sur terre
Dans une enquête menée sur le thème des JO 2012, Christie & Co, bureau d'études européen expert de l'hôtellerie, s'est interrogé sur l'impact qu'aurait la manifestation sur l'hôtellerie des trois capitales européennes en concurrence. Ce sondage qui repose sur les réponses de 130 directeurs dont les hôtels sont classés 3* et 4* (5* pour Londres et Madrid) et disposent d'au moins 30 chambres révèle que les professionnels sont très favorables à l'accueil d'un tel événement (94% en moyenne). "Cela donnera une image positive de notre ville" ont-ils précisé. Mais tous restent prudents. A Londres par exemple on s'inquiète de l'insuffisance du réseau des transports en commun qui pourrait vite saturer et du manque de main-d'œuvre. "Nous ne devrions pas construire de nouveaux hôtels. A Sydney après les Jeux, les hôtels ont affiché des taux si peu élevés que certains ont tout simplement fermé." Pour les Madrilènes dont la sous-capacité hôtelière a été dénoncée par le CIO, pas question de construire à outrance non plus. "Le secteur ne vit pas grâce aux JO, même s'ils sont positifs. Pour preuve, les faillites de nombreuses entreprises après les JO de Barcelone." Nettement plus optimistes, les Parisiens espèrent "une augmentation de la durée de séjour (6-7 nuits au lieu de 3-4 aujourd'hui), des hausses de prix minimisées grâce à un accord signé entre les hôteliers mais surtout un nouveau souffle en termes de relations publiques pour la ville de Paris."