Comme divers acteurs qui travaillent sur la Tunisie, Hosni Djemmali, PDG des hôtels Sangho, ressent un "frémissement" qui doit précéder "le bouillonnement".
Il déplore néanmoins l'attitude de certains tour-opérateurs "qui ont déserté le pays" et qui se présentent comme "ceux qui courent au secours de la reprise". Il regrette aussi l'attitude de certains agents de voyages qui ont déconseillé la destination à des clients et met donc en avant "l'absence d'attentats, la sécurité retrouvée et la stabilité du gouvernement". Il ajoute : "L'avantage de crise est qu'elle permet d'identifier de vrais amis". Le responsable précise que "l'effort et l'entêtement des TO qui n'ont pas quitté le navire" et la "persévérance de la ministre du tourisme", Selma Elloumi Rekik, expliquent en grande partie ce début de reprise, "la destination n'a pas frémi toute seule par hasard". Il insiste: "La ministre a multiplié les contacts avec la presse, les voyages d'études et les campagnes de publicité, elle a organisé des voyages pour les journalistes ou encore mobiliser des associations féminines et la société civile qui a communiqué sans relâche sur les réseaux sociaux". Par ailleurs, elle a permis aux hôteliers qui disposent de l'espace nécessaire de construire des villas ou appartement destinés à la vente. Hosni Djemmali en a donc profité pour transformer le Sangho Club Zarzis en y construisant des villas au sein de ce complexe de 14 hectares : "Quand les propriétaires ne sont pas là, nous nous occupons de les louer". L'établissement va passer de 800 à 500 lits, "réduire la capacité et améliorer la capacité". Avec la libéralisation du ciel tunisien fin mars, le responsable est persuadé que les voyages individuels vont prendre le pas sur les voyages de groupe : "Notre client pourra prendre le vol qu'il souhaite et réserver et payer sur notre site ses chambres. Il pourra personnaliser son séjour et, par exemple, choisir de passer trois nuits dans le Sangho Privilège Tataouine, trois autres dans le Club Zarzis et une nuit dans le désert". Il conclut : "Pendant la crise, il y eu une véritable prise de conscience du personnel dans les hôtels. Le client devient de plus en plus précieux".