Vives tensions ce week-end à Istanbul.
La police turque est intervenue autour de la place Taksim à coup de gaz lacrymogène contre des manifestants qui célébraient le premier anniversaire des rassemblements anti Erdogan de juin 2013.Dans les ruelles autour de la place et le long de la rue Istiklal, les Champs-Elysées locales, les manifestants et les forces de l'ordre se sont violemment affrontés en fin d'après midi et jusque tard dans la nuit. Quelques heures à peine avant la manifestation à Istanbul, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait annoncé que les forces de l'ordre feraient "tout ce qui est nécessaire, de A jusqu'à Z," pour l'empêcher. "Vous ne pourrez pas occuper Taksim comme vous l'avez fait l'an dernier parce que vous devez respecter la loi", avait-il ajouté. Dès les premières heures de la matinée, une impressionnante mobilisation de policiers en civil ou en tenue anti émeute était visible dans l'ensemble de Beyoglu, le quartier très commerçant qui s'étant de la Corne d'Or à la place Taksim. Les autorités avaient mobilisé plus de 25 000 hommes à Istanbul pour contrer les manifestants. A la mi-journée, elles ont également fermé le parc Gezi où, il y a tout juste un an, la police avait violemment délogé des centaines de militants écologistes qui s'opposaient à sa destruction. C'est d'ailleurs cet évènement qui avait déclenché les manifestations qui avaient alors fait au moins huit morts et plus de 8000 blessés. Toujours samedi, de l'autre coté de la Corne d'Or dans le quartier de Sultanahmet aux abords de la Grande Mosquée Bleue, de Sainte Sophie et du palais de Topkapi, un interminable cortège de manifestants pro-palestiniens scandant des slogans hostiles à Israel défilait bruyamment. Si la police était nettement plus discrète que du coté de Taksim, toute la circulation des transports publics était interrompue en fin d'après midi. Tard dans la soirée, notamment avec l'arrivée de la pluie, le calme est retombé sur Istanbul.