L'année des JO ne sera pas celle de la Grèce

Des TO comme Fram, Héliades ou Air Sud partagent un bien maigre score depuis le début de l'année, autour de – 20 % de réservations à ce jour sur la Grèce continentale. Du coup, Héliades s'attend à ne pas remplir 15 % des 145 000 sièges prévus cette saison : "Nous allons augmenter les doubles touchers et le vol pour Athènes du jeudi est annulé", prévient le PDG, Xavier de Neuville. Car c'est bien sur la capitale que la demande se tarit, jusqu'à – 40 % chez Starter. "Les Français ne veulent pas aller à Athènes à cause des JO ; ils ont peur, à tort, de la foule et d'une flambée des prix", lance Nicolas Nahmias, directeur d'Air Sud. Une explication que retient également l'office de tourisme de Grèce, en alerte rouge depuis quelques semaines. "Le sentiment d'impréparation de l'événement nous a beaucoup desservis", reconnaît Anna Iliokratidou, sa directrice. "La vague médiatique qui a déferlé sur Athènes a fait beaucoup de tort à la destination", ajoute le PDG d'Héliades. Pour la directrice de l'OT, qui vient de lancer une campagne publicitaire par radio en contre-feu, "le phénomène a été amplifié car beaucoup d'agences de voyages déconseillent la Grèce à leurs clients." C'est pourquoi elle a écrit une lettre à ces prescripteurs pour rappeler qu'Athènes n'est pas toute la Grèce et que la période des JO n'est que du 13 au 29 août. "Car tout ne va pas mal", rassurent les TO. Les résas sur les îles sont au beau fixe : Héliades renforce sa desserte aérienne sur Rhodes et Santorin, Starter affiche une hausse de 15 % sur Corfou, Costa fait le plein avec les croisières en mer Egée. Les TO n'ont pas augmenté leurs tarifs et multiplient même les promotions. Enfin, "si les JO se déroulent bien, et selon les dernières estimations du CIO tout sera prêt à temps, les retombées touristiques seront bonnes à moyen et plus long terme", espère l'OT. Par ailleurs, certains professionnels évoquent le recul du pouvoir d'achat des Français pour expliquer leur bouderie vis-à-vis de la Grèce continentale qu'ils avaient pourtant adorée l'an dernier (+ 15,8 % de ventes de forfaits en 2003). Ils pointent aussi du doigt le manque de compétitivité de produits situés en zone euro, certains préférant en conséquence investir ailleurs comme Jet tours ou sur d'autres segments comme Fram. De ce fait, même l'hypothétique rebond d'après JO n'ôtera pas les doutes sur une saison que d'aucuns jugent d'ores et déjà "médiocre".