L'attentat en Egypte ne perturbe pas les ventes

Mis à part quelques appels de clients, les TO ne déplorent aucune annulation.
Marmara compte déjà 45 000 inscrits pour des départs d'ici à fin mars 2005.
Près de 15 jours après les attentats de Taba, le gouvernement égyptien a limité les accès à la zone orientale du Sinaï, et le Quai d'Orsay conseille d'éviter la région notamment aux abords de la frontière avec Israël. A part cela, rien à signaler du côté des TO spécialisés sur l'Egypte qui, en dehors de quelques appels de clients inquiets, ne déplorent aucune annulation de dossier. Ainsi, chez Kuoni, comme l'explique Floréal Gavalda, directeur de la production, "c'est presque étonnant mais nous n'avons enregistré aucune baisse dans les demandes… la banalisation de l'événement sans doute". Même constat chez Etapes Nouvelles qui a eu quelques appels de clients mais aucune annulation. "La façon dont l'information a été relayée, indiquant qu'il s'agissait d'un attentat ciblant les intérêts israéliens et non la communauté internationale, a sans doute rassuré les clients qui continuent de réserver des séjours en mer Rouge", poursuit Florian Vighier, responsable des transports, qui précise par ailleurs que 80 % des 7 vols hebdomadaires programmés en novembre sont complets et que 45 000 clients sont déjà inscrits pour des départs entre novembre 2004 et mars 2005. Aucun impact non plus chez Jet tours, ni chez Fram qui avait pourtant mis en place une cellule téléphonique afin de rassurer les clients. "Nous avions mobilisé du monde mais peu de gens ont appelé. L'activité n'a pas souffert, et le rythme de ventes est intact", ajoute pour sa part Georges Vialard, directeur adjoint à la production. Chez STI Voyages spécialiste par excellence de l'Egypte, les ventes se maintiennent, le rythme est même bon et de nombreuses résas sont engrangées pour 2005. "La clientèle a considéré qu'il s'agissait d'un attentat lié aux tensions israélo-palestiniennes et mis à part 3 clients qui ont préféré reporter sur la Grèce, aucun n'a souhaité annuler, même pas les groupes", conclut, sereine, Tania Zana-Turini, directrice commerciale et du développement qui attend beaucoup de son partenariat avec l'Institut du monde arabe à Paris accueillant l'exposition Pharaon.
Tout est une question de communication…
Les agents que nous avons questionnés à la suite de l’attentat de Taba, en Egypte, affirment unanimement que cet événement n’a aucune incidence sur leurs ventes (voir notre Question du jour en page Une). On ne peut que les croire. Toutefois, plusieurs raisons s’entremêlent pour tenter d’expliquer cette apparente indifférence des clients face à une tragédie qui, il y a seulement trois ans, aurait provoqué une vague d’annulations. La première raison est d’ordre technique, voire conjoncturelle : il y aurait, selon vos dires, peu de trafic en ce moment dans les agences. La demande étant faible, l’impact de l’action terroriste en mer Rouge sur votre activité est logiquement nul. La deuxième explication tient dans le constat, sans doute malheureux, que nos concitoyens se sont habitués à la violence aveugle ou, tout le moins, qu’ils ont appris à maîtriser leur panique. Entre fatalisme et opportunisme, les clients français ne délaissent plus massivement les pays frappés par des attentats, pariant à la fois sur un renforcement de la sécurité localement et la possibilité de promotions… Enfin, tout est question de communication. Et la médiatisation de l’événement est sans commune mesure avec la surenchère télévisuelle qui avait ému les clients lors de l’accident d’avion de Charm el-Cheik. D’abord parce que le fait a été rattaché au conflit israélo-palestinien, aux affaires intérieures de l’État hébreu. Dans l’information, l’emballage compte souvent plus que le contenu. Ensuite, parce que la recherche de nouvelles toujours plus émouvantes à exploiter dans les journaux de vingt heures "périme" les événements en quelques jours.