L'Espagne accuse un retard sur les ventes de l'été

En effet, même si certains avouent avoir annulé ou reporté quelques dossiers de clients inquiets au lendemain de l'attentat, la majorité confirme que la destination tournait au ralenti depuis plusieurs mois déjà. Pour Fram qui réalise plus de 175 000 pax sur cet axe (îles comprises) le pays souffre depuis l'an dernier. "Les Baléares et l'Andalousie affichent – 18 %, les Canaries – 8 % et les côtes espagnoles – 3 %. La tendance pour l'été n'était déjà pas terrible et l'attentat de Madrid ne va rien arranger." Même topo pour Mundicolor qui observe un retard de 10 % dans ses prises de réservations et pour Donatello qui est descendu à – 35 %. "La destination patine. Pour la première année nous avons encore de larges stocks sur juillet et août mais aussi pour les vacances de Pâques", explique, déçu, Jean-Michel Petit, PDG de Mundicolor. Antonio D'Apote, PDG de Donatello, fait, lui, état d'un carnet de commandes plus léger qu'en avril 2003. "Quant à l'été, toute estimation serait prématurée", assure-t-il. "Les gens ne pensent pas encore aux grandes vacances", déplore pour sa part Xavier Hernandez, directeur d'Iberica, qui par ailleurs se réjouit des ventes engrangées… pour Pâques. Même tendance positive pour Philippe Bertholet, DG de Transeurope, qui "estime honorable le nombre de dossiers confirmés jusqu'ici". L'Espagne souffre donc, mais quelles en sont les raisons ? Interrogés, les TO n'hésitent plus à pointer du doigt des destinations comme la République Dominicaine qui aujourd'hui se vend aux mêmes prix que les Canaries. Et citent comme autres freins à la croissance les VDM toujours trop nombreuses ou encore l'envie des clients d'opter pour du long-courrier. En attendant une éventuelle reprise, ils réfléchissent déjà à d'éventuelles opérations de relance : "du balnéaire" pour Marsans, "de l'Andalousie" pour Transeurope, "des locations" pour Iberica. A surveiller.