L'Inde, l'outsider du tourisme asiatique

Les pages de brochures consacrées à cette destination ont doublé comme les ventes d'ailleurs. Sauf sous-capacité hôtelière, la destination devrait être la vedette de l'année 2005.
Alors que l'Asie du Sud-Est est sensible depuis plusieurs années aux chocs sanitaires ou naturels, l'Inde, qui a su profiter des reports de clientèle, semble retrouver un niveau de fréquentation touristique encourageant, et ce deux mois seulement après que le tsunami a frappé sa côte sud-est et gelé un temps les départs. Comme le pressentait Jean Paul Chantraine, PDG d'Asia, l'Inde prend sa place naturelle sur le marché des destinations touristiques en vogue et poursuit son virage amorcé il y a déjà plus de 2 ans. "On en parlera bientôt autant que la Chine", assurait le PDG qui enregistre plus de 3400 clients sur cet axe. Programmant aussi bien le nord, très fréquenté, que le sud, devenu très tendance, le spécialiste note une nette progression des ventes en circuits "tentations", bon indicateur. Son directeur de production, Olivier Schiffer précise même que l'Inde occupe aujourd'hui la 3e place du podium en terme de chiffre d'affaires, derrière le Viêt-nam et la Chine. Véritable pays continent offrant déserts et palais de maharadjahs au Rajasthan (nord), rizières, forêts tropicales et temples-villes au Tamil Nadu ou au Kerala (sud), l'Inde fascine les producteurs depuis toujours. Ainsi, Nouvelles Frontières programmait déjà il y a 40 ans cette destination (plus de 8000 clients, vols secs inclus). Kuoni profite également de l'engouement de la clientèle et affiche une croissance de 100% en 2004 (3000 clients). De son côté, Laurence Berman, DG de Jet tours, ne cache pas non plus sa fascination pour ce pays. Pour elle, le potentiel culturel, naturel, traditionnel et humain de l'Inde est largement sous-estimé. "Je crois beaucoup en cette destination sur laquelle nous offrons tout le savoir-faire de Jet tours en matière de circuits", explique-t-elle. En 2004, le TO affichait +75% de progression et quelque 3500 clients au compteur des ventes. "Après avoir longtemps fait peur (foule, hygiène…), l'Inde est aujourd'hui très tendance (déco, gastronomie, mode…), le hic c'est que nous sommes contraints par la capacité hôtelière et aérienne aujourd'hui insuffisante."
Les TO séduits par l'offre de Lufthansa
Avec 34 fréquences hebdomadaires au départ de Francfort et Munich vers 5 villes majeures du pays, Lufthansa est sans conteste leader européen sur l'Inde. Confortant même un peu plus son avance, la compagnie inaugurait le 17 février dernier son premier vol sur Hyderabad, deuxième ville high-tech du pays. Programmées à raison de 3 fois par semaine, ces rotations s'ajoutent aux 10 vols hebdomadaires déjà opérés vers Delhi (dont 3 au départ de Munich) ainsi qu'aux fréquences quotidiennes vers Chennai (Madras), Mumbai (Bombay) et Bangalore, la Silicon Valley indienne. C'est d'ailleurs, à l'attention de la clientèle business américaine (60 % du trafic) qui se rend pour affaires à Bangalore ou Hyderabad que Lufthansa intensifie son offre vers ce pays, deuxième axe le plus rentable après la Chine. Au départ de France, le transporteur capte une clientèle plutôt "ethnique" mais également des touristes qui profitent de liaisons vers l'Allemagne au départ de Paris CDG1 ainsi que de 7 villes de province. "Le temps de correspondance à Francfort a été idéalement calculé pour éviter une trop longue attente aux passagers provenant de Lyon, Marseille, Mulhouse, Nice, Strasbourg et Toulouse", assure Tanja Tolkmitt, directrice des ventes tourisme et incentive de la compagnie, précisant que "la connexion est également courte au départ de Bordeaux vers Munich puis Delhi". Ce plan de vol généreux a déjà séduit des TO comme Asia, Jet tours, Kuoni, Nouvelles Frontières, Voyageurs du monde, etc.