La Bulgarie marchera-t-elle dans les pas de la Croatie ?

"C'est la Croatie de l'an prochain", lance Serge Lamberti, directeur du tour operating du groupe Thomas Cook France, qui a introduit la destination dans sa brochure dès sa première parution l'an dernier. "Les plages sont superbes, l'hôtellerie est de bonne qualité car elle a subi des rénovations et les prix sont inférieurs à ceux de Croatie." En écho, son principal concurrent sur le marché, Look Voyages, a également choisi la Bulgarie et particulièrement le site d'Albena comme Neckermann ou Plein Vent, présent dans ce pays depuis 2002. Ce dernier a investi dans la rénovation d'un hôtel avec en retour une garantie d'exclusivité pour cinq ans. Un atout dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Par ailleurs, Jet tours ne cache pas son intérêt pour la Bulgarie qui pourrait bien un jour accueillir un Eldorador. A ces nouveaux opérateurs, il faut ajouter l'offre "historique" de Nouvelles Frontières. La concurrence sera très forte à Albena, mais un "duel" particulier oppose déjà Neckermann à NF aux Sables d'Or et à Obzor, deux autres stations balnéaires près de Varna. Chacun tire profit de ses partenariats hôteliers privilégiés. NF référence en Bulgarie des hôtels Riu, une chaîne hôtelière espagnole entrée récemment dans le capital de TUI à hauteur de 10 %. De son côté, Neckermann s'appuie sur l'hôtelier Iberostar dont il détient, via sa maison mère Thomas Cook, 50 % des parts. Un hôtel Iberostar apparaît ainsi dans la programmation du voyagiste à Obzor. Ces grandes manœuvres traduisent en fait un engagement solide de la part de gros tour-opérateurs, ce qui n'a donc pas le même impact sur le marché que les incursions des spécialistes de l'Europe centrale et orientale observées depuis quelques années. Comme si ces grands groupes cherchaient déjà un nouvel eldorado moyen-courrier destiné à supplanter la Croatie au cas où, niveau de prix élevé et problème de qualité hôtelière obligent, l'intérêt pour ce pays s'essoufflerait…