Suivez-nous grâce à nos newsletters S'inscrire

Destinations

La Chine et l’Espagne pourraient-elles dès 2021-2022 évincer la France du podium des destinations les plus visitées ? - Une analyse de Rachid Gorri

Image
Dans son dernier ouvrage, Rachid Gorri, consultant spécialisé dans le développement des entreprises, se pose la question de savoir quelle sera la première destination mondiale du tourisme dès 2021-2022. Et ce ne sera plus la France.

«2021-2022. Le glas a déjà sonné la fin des schémas et des cartes classiques du tourisme mondial ». Pour Rachid Gorri, «hélas, le destin «touristique» de la France était déjà prévisible ». En effet, «depuis une quinzaine d’année environ, ce pays ne cesse de décliner sans provoquer la moindre inquiétude ni de la part des gouvernements qui se sont succédé, ni du côté des professionnels».
La question se pose pour le consultant : «Qui prendra alors définitivement la première place du podium en 2021 ou 2022, la Chine ou l’Espagne ? Ces deux géants du tourisme bourrés de conviction et de volonté, ont un objectif commun : Evincer les USA et la France du Top 5 des destinations touristiques.
Ces deux compétiteurs acharnés, parviendront-ils à leur fin et à se hisser à la première et à la deuxième place de l’échiquier international ? »
Pas de doutes, pour Rachid Gorri, « la réponse est oui, compte tenu des chiffres réalisés, de leurs enviables classements précédents, mais surtout des stratégies mises en place pour relever ce challenge de taille ».
Et c’est à l’Espagne que reviendra à coup sûr le jackpot. Parce que «la péninsule ibérique, eu égard au tout « petit reliquat » qui la sépare de la France en termes de nombre de visiteurs, possède 99% des chances de ravir à la fois la place de première destination mondiale en termes de nombre de visiteurs, mais aussi la première place mondiale en termes de recettes réalisées. Sachant que cet athlète du tourisme -de toujours- détient depuis de nombreuses années le rang de second mondial en termes de recettes, après les Etats-Unis ».
Voici donc venu « le temps des regrets, car la France n’est presque plus en compétition ». La France ignore et sous-estime avec arrogance et condescendance les phénomènes suivants qui l’encerclent :
  • L’arrivée massive sur le marché du tourisme de très nombreuses stratégies silencieuses, nouvelles ou renouvelées et des destinations aux rapports qualité/prix jamais encore égalés comme : la Grèce, l’Egypte, la Turquie, le Togo, la Géorgie, l’Argentine, la Hongrie, le Cambodge, le Honduras, la Bulgarie, la Bolivie, le Viêtnam, le Sri Lanka, l’Inde, et bien d’autres encore.
  • Le développement agressif de l’aérien low-cost moyen et long courrier qui continuera de « siphonner » la demande interne en permettant aux Français de choisir des destinations étrangères pour le même prix et pour davantage de prestations.
  • Le dispositif d’aide et de soutien au développement du tourisme des pays pauvres (Afrique et Asie principalement), mis en place par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).
  • Le touriste d’aujourd’hui n’est ni celui d’hier ni celui de demain. Les tendances orientées nouveaux tourismes, les nouvelles attentes des touristes d’aujourd’hui et de demain, le désir de vivre de nouvelles expériences, l’envie de changement.
  • Le caractère toujours « has been » de la plupart des produits touristiques français.
  • La prise de conscience (depuis déjà fort longtemps) des destinations touristiques sud-méditerranéennes – très proches de la France à la fois géographiquement et culturellement – de l’importance du tourisme pour leurs économies chancelantes et l’équilibre de leurs nations.
  • Les institutionnels français dont la stratégie est dirigée principalement par l’Etat croient que la demande touristique internationale est élastique à l’infini et que l’offre touristique est quant à elle, verrouillée et limitée.
  • La France enregistre depuis fort longtemps, un des plus mauvais rapport qualité/prix de toutes les destinations touristiques du monde. Par conséquent, la durée moyenne de séjour (DMS) est réduite. Ainsi, des centaines de milliers d’emplois sont en jeu. Il est urgent de repenser les modèles économiques des activités, de baisser le prix des prestations, de « rafraîchir » l’offre pour augmenter la DMS et devenir plus compétitive, tout simplement.
  • Paris, perd une place dans le classement global, passant de la 37ème à la 38ème place des villes les plus attractives en termes de qualité de vie. Autant de raisons, de stratégies, de motivations, de transformations, de surprises et de nouveautés qui feront que d’ici à 2025 (au plus tard), la France occupera au mieux la troisième place mondiale en nombre de visiteurs et la cinquième ou sixième place en termes de recettes.

 
Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Voici donc les principaux leviers d’action pour sauver le tourisme français préconisés par Rachid Gorri.
  • Refaire le diagnostic complet du secteur du tourisme, car celui qui en est fait est totalement faux. Pour réussir un diagnostic –phase essentielle de toute stratégie-, il faut commencer par changer les équipes chargées de le faire et ensuite poser le « stéthoscope » là où il faut. Les diagnostics réalisés jusqu’à présent par les « docteurs du tourisme » sont erronés car les équipes en charge de ce projet se sont contentées d’ausculter les chevilles au lieu de commencer par les organes vitaux comme le cœur et les poumons, tout comme le ferait un médecin digne de ce nom. Cette figure de style, symbolisant justement la manière dont les études et des diagnostics sont réalisés (trop souvent biaisée), n’est pas faite que pour rire, mais bien pour faire réfléchir.
  • Passer au peigne fin la totalité des besoins en formation du secteur du tourisme. Il n’échappe à personne que la formation est un outil décisif pour ce secteur. Par l’application intelligente, souple et simple d’une GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences). Ce dispositif, s’il est appliqué dans les règles de l’art, permettra d’anticiper les besoins en ressources humaines grâce à l’analyse des ressources présentes, pour pouvoir adapter et combler ces besoins essentiels.
  • Valoriser les métiers du tourisme. Cette affaire concerne tout le monde : il faut en finir avec cette image de « voie de garage », cette mise à l’écart des métiers du tourisme par rapport aux autres secteurs de l'économie. Les forces à mobiliser pour donner envie de faire carrière dans ce domaine sont l’éducation nationale, l’enseignement supérieur privé et public, les chambres syndicales, les régions, les entreprises du secteur du tourisme
  • Accorder une autonomie aux régions pour qu’elles puissent décider de leur stratégie touristique, à l’instar de l’Espagne. Cela passe entre autres par l’attribution de budgets proportionnels à leurs tailles, à leurs moyens et à leurs ambitions, mais aussi instaurer la suppression d’ingérences injustifiées qui auraient pour effet d’entraver toute initiative émanant des régions.

  • Accorder un statut particulier au tourisme :     Baisser les impôts et les charges qui pèsent sur les petites entreprises du secteur. Il faut changer de mode de gestion de la taxe de séjour en favorisant la transparence sur son utilisation et en instaurant un droit de regard pour les entreprises qui y sont assujetties.
  • Davantage de pédagogie : Le secteur du tourisme est très réglementé et de ce fait, mérite un peu plus de « diplomatie » et de bienveillance pour mieux accueillir et appliquer les lois et les normes toujours plus contraignantes pour les entreprises du tourisme.
  • Assurer l’égalité de traitement: Qu’elles soient petites, moyennes, de tailles intermédiaires ou très grandes, l’administration doit considérer et traiter ces TPE, PME, PMI, ETI ou très grands groupes du tourisme, de la même manière.
  • La politique étrangère : Chaque mot prononcé par un président de la République ou un de ses ministres, engage la France et par ricochet, impacte les relations internationales qui impactent à leur tour le tourisme Français. Il est indéniable que les deux ou trois derniers gouvernements qui se sont succédé ont été dans ces domaines –diplomatie et relations internationales-, les moins performants jamais connus par notre pays.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, c'est ici.
 
 
 
 
 
 
 

Auteur

  • Laurent Guéna
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format