Le prix serait un facteur essentiel de la consommation touristique.
Jusqu'ici, rien de nouveau ; l'essor des ventes de dernière minute observé ces dernières années devrait suffire à s'en persuader. Reste que les autorités françaises, en la personne de Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme, semblent aujourd'hui s'en émouvoir. Au point que le ministre a décidé que "les prix [seraient] l'objet d'un nouveau chantier" qu'il entend "ouvrir avec les professionnels au cours du dernier trimestre 2004". Il faut dire qu'on ne peut pas faire endosser à la seule peur d'une éventuelle canicule les mauvais résultats de la Côte d'Azur et de la Corse (où la fréquentation estivale aurait chuté de 10 % à 15 %). D'ailleurs Léon Bertrand concédait récemment qu'en Paca (première région d'accueil des touristes français et deuxième des étrangers), "la plupart des indicateurs étaient en baisse". De fait, selon les chiffres communiqués par le ministère du Tourisme, la hausse des prix du secteur entre 1998 et 2003 aurait été plus rapide que celle de l'indice général des prix. Ce qui, toujours d'après les mêmes sources, pourrait expliquer le succès croissant de l'hébergement non marchand. Ainsi, l'indice Insee des prix de l'hôtellerie a augmenté, en 5 ans, 2 fois plus vite que l'indice global. Dans la restauration, la hausse a été moindre, cet indice spécifique ayant augmenté de 2,4 points (pendant la même période), contre 1,6 point pour l'indice global. En revanche, il semblerait que le secteur des agences de voyages soit passé à côté de cette flambée des prix. En effet, en ce qui concerne les transports de tourisme et les forfaits voyages, la hausse de prix est sensiblement égale à la hausse générale. En fait, en ce qui concerne l'activité des agences, le problème n'est pas tant de savoir si les prix sont trop hauts ou trop bas, mais si les clients ont encore une notion de juste prix. La multiplication des coups et des promotions ne les y encourage pas.
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