La Nouvelle-Calédonie sort peu à peu de son image de tourisme de niche

La destination bénéficie pour cette année de 21 fréquences hebdomadaires.
Des promesses de croissance en 2004, contre un marché atone l'an dernier.
Le retour de Kuoni France en Océanie ne bouscule pas seulement les spécialistes de l'Australie. Dans la nouvelle brochure du TO filiale du groupe suisse figure également une douzaine de pages sur la Nouvelle-Calédonie. Forcément, l'arrivée d'un tel poids lourd sur le Grand Caillou va également agiter ce marché. D'autant plus que les autorités touristiques du sud de l'île mettent cette année le paquet pour promouvoir la destination. L'an dernier, celles-ci géraient un budget de 305 000 euros alors qu'elles bénéficient de 419 000 euros pour cet exercice. Ce montant est alloué à la publicité et à la communication autant professionnelle que grand public. Du coup, la Nouvelle-Calédonie risque de sortir un peu plus cette année de sa coquille "tourisme de niche". Cet archipel du bout du monde vient pourtant de passer deux années difficiles, souffrant du contexte géopolitique (terrorisme) et sanitaire (Sras) défavorable. Ainsi, la fréquentation touristique a chuté de 1,9 % entre 2002 et 2003. Mais le nombre de visiteurs métropolitains est resté stable à 29 000 personnes. C'est d'ailleurs un bon résultat relatif puisque les Français sont devenus en 2003 les plus nombreux à venir, devant les Japonais et les Australiens qui ont boudé ces îles. Cette année, la donne est différente. Outre l'arrivée de Kuoni sur le marché et l'augmentation du budget des offices de tourisme, la Nouvelle-Calédonie a bénéficié en 2003 de l'arrivée de Singapore Airlines et de la montée en puissance d'Air Calin. Au total, le Grand Caillou peut compter sur 21 fréquences par semaine pour amener les touristes avec Air France via Osaka ou Tokyo, KLM, via Osaka, Air Calin depuis la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Polynésie et le Japon, Qantas, Korean Air, Singapore Airlines et Air New Zeland. Par ailleurs, les autorités touristiques ont développé des produits thématiques sur le sport, la nature, la mer, la gastronomie. Enfin, les structures hôtelières s'étoffent, notamment avec le Coral Palm Resort ouvert depuis le mois dernier. Cet établissement de luxe, doté de 69 mini-suites dont 25 sur pilotis, est construit sur l'îlot Maître à 20 minutes de l'Anse Vata, non loin de Nouméa. Il constitue une offre supplémentaire dans cette catégorie face au Méridien de l'île des Pins. De plus, il se dit qu'un Marriott pourrait bien voir le jour à court terme. Les TO espèrent donc beaucoup de la Nouvelle-Calédonie. Australie Tours, leader sur le marché français, a constaté ces derniers mois une progression de la demande : "L'archipel a profité de l'effet Australie constaté ces trois dernières années", analyse Anne Tirel, chef de production du TO. "Mais nous observons également de plus en plus de demandes pour des voyages de noces." De son côté, Asia a ajouté une page à son offre (8 en tout) et espère dépasser les 300 clients de l'an dernier. Tourinter, Ultramarina, Nouvelles Frontières, Voyageurs du Monde font partie des autres TO les plus importants en volume d'affaires. Au total 34 voyagistes proposent la destination. Reste qu'après les promesses de développement, il faut désormais à la Nouvelle-Calédonie sortir de son image de tourisme de niche.