Un couvre-feu nocturne a été décrété vendredi dans toute la Tunisie, après plusieurs jours d’une contestation sociale inédite par son ampleur depuis la révolution de 2011.
Cinq ans après le renversement du régime de Ben Ali, des manifestations ont débuté dans la région de Kasserine (centre) à la suite du décès accidentel samedi d’un jeune manifestant qui avait grimpé sur un pylône électrique. Le mouvement s’est propagé ces derniers jours à de nombreuses autres villes et a notamment été marqué la nuit dernière par des violences dans le grand Tunis. Le couvre-feu a été décrété de 20h00 à 5h00 "au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées et de ce que la poursuite de ces actes représente comme danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens" selon le ministère de l’Intérieur. "Il s’agit de la crise sociale la plus grave depuis 2011", a déclaré à l’AFP l’analyste Selim Kharrat, en évoquant "des manifestations sur tout le territoire". Le Premier ministre Habib Essid a dû écourter une tournée en Europe en raison des évènements. Dans la nuit, des actes de pillages et de saccages ont été enregistrés à Cité Ettadhamen, un quartier populaire du grand Tunis. Deux magasins ainsi qu’une agence bancaire ont été saccagés, selon une journaliste de l’AFP. Les heurts avec les forces de l’ordre ont duré "jusqu‘à cinq heures du matin" et au moins 16 personnes ont été arrêtées, a indiqué un haut responsable de la Garde nationale , Khalifa Chibani, sur Mosaïque FM.Destinations