La Turquie retrouve peu à peu son souffle

Il y a un peu plus d'un an, le début de la guerre en Irak a mis instantanément toute la zone en "quarantaine touristique". Aujourd'hui encore, l'essor de la fréquentation est freiné en Syrie, en Jordanie, au Liban et en Iran. De son côté, la Turquie paraît mieux s'en sortir. Limitrophe de l'Irak, le pays avait pourtant en novembre dernier été pris pour cible par des terroristes. "Ces attentats ont tout de même pénalisé les départs du printemps et largement gelé la demande des groupes", déplore Berge Ulas, DG de Pacha Tours. Mais nous le savons maintenant, les clients ont la mémoire courte. Aussi, ce dernier n'est pas surpris d'afficher + 100 % au compteur des départs enregistrés depuis le 1er avril. "Mais nous sommes encore à – 20 % par rapport à 2002", relativise-t-il. Lui emboîtant le pas, Florian Vighier, directeur des transports chez Marmara, annonce quant à lui une progression de 50 % mais un retrait de 15 points par rapport à 2002. Idem chez Maxi qui est en progression cette année mais à – 35 % comparé à 2002. "Au-delà des attentats, la Turquie souffre toujours de la concurrence de la République dominicaine qui se vend à 599 euros, de l'Egypte bradée à 399 euros ou de la Crète à 375 euros", explique le directeur commercial Mehmet Ipekel. "Même au plus bas, la destination reste trop chère… tout cela à cause du marché russe qui inonde la Turquie, paye d'avance et 2 fois plus que nous." Mais qu'à cela ne tienne, les TO spécialistes ne se laissent pas intimider. Surtout pas maintenant que les clients reviennent. "Avril est décevant mais grâce à la grande distribution nous engrangeons des résas pour le mois d'août", soutient Mehmet Ipekel. Tendance aussitôt confirmée par Berge Ulas qui, lui, se félicite du retour des "vrais clients" amateurs de circuits, de découverte, d'histoire et qui réservent à l'avance. "La Turquie n'est pas encore redevenue une destination naturelle, mais je veux croire en un bel été 2004", conclut Florian Vighier.