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Le cri d'alarme des professionnels du tourisme pour sauver Paris

Dans une tribune diffusée via Facebook, des professionnels parisiens du tourisme* lancent un cri d'alarme ("Rallumer Paris") pour que les candidats à la mairie s'engagent à redonner à la capitale sa splendeur passée."Nous, habitants de Paris, entrepreneurs de toutes sensibilités politiques, amoureux de cette ville qui nous a tant donné, prenons aujourd'hui la parole pour lancer un cri d'alarme et pour demander aux candidates et aux candidats à la prochaine élection municipale de s'engager à réaliser un bilan indépendant, exhaustif et comparatif de la Capitale et à redonner, sur la base de celui-ci, un nouvel élan avec de réelles et fortes ambitions à notre ville.
Pendant des siècles, la lumière de Paris a éclairé le monde plus que n'importe quelle autre ville.
Montparnasse et Montmartre pour les artistes, Saint-Germain-des-Prés pour les écrivains, la Sorbonne et la montagne Sainte-Geneviève pour les humanités et les sciences, le Quartier Latin pour les étudiants et les chercheurs, les Grands Boulevards pour les comédiens: autant d'exemples de quartiers devenus au fil des siècles de véritables symboles d'excellence mondiale. L'avant-gardisme avait son siège à Paris.
Paris était de fait devenu un passage obligé, une promesse pour la jeunesse du monde, "une émeute des talents" comme l'écrivait Victor Hugo qui promettait alors à Paris de devenir la capitale de l'Europe, dans son Introduction au Paris-guide de l'exposition universelle de 1869.
Près de cent cinquante ans plus tard, rappeler cela relève du cliché et sans avoir l'imprudence d'affirmer, alors que les derniers indicateurs n'ont pas encore été publiés, que Paris a été dépassé, tout le monde s'accorde à dire que Paris a été rattrapé. Certes, vue de Shanghai ou Moscou, Paris est de plus en plus proche de ses voisines, mais veut-on pour autant devenir une "banlieue de Londres", une simple excursion au départ d'Eurodisney ? Au fond, Paris est-elle toujours et vraiment en aussi grande forme qu'on veut laisser le croire ?
Plus de cent cinquante ans plus tard, il ne resterait plus que 2.300 ateliers d'artiste à Paris, la plupart hors de prix en particulier pour les jeunes créateurs, "le cœur de la création artistique en Europe, semble-t-il, ne battant plus depuis longtemps le long de la Seine, mais sur les bords de la Spree". Les maisons d'édition ont quitté Saint-Germain-des-Prés les unes après les autres. La popularité des Universités parisiennes parmi les enseignants-chercheurs du monde entier nous classe en 2013 au-delà du 70e rang mondial d'après le Times Higher Education. Quant à la Cité du Cinéma inaugurée en septembre 2012 et qui devait remettre Paris sur la scène internationale, elle fait bien pâle figure face à Pinewood à Londres ou Babelsberg à Berlin.
Aujourd'hui, bien que pour paraphraser Maurice Chevalier "Paris sera toujours Paris", Paris attire moins, Paris rayonne moins, Paris enchante moins, Paris inspire moins. Car Paris doit avant toute chose être au service des talents de ses habitants, jeunes et moins jeunes et de ses nombreux visiteurs. Paris doit s'attacher à lever toutes ses entraves et redevenir un Paris "qui marche" où circulation, propreté et sécurité redeviennent juste "normaux".
Nous faisons le rêve d'une circulation "normale". L'impact des embouteillages coûterait à la Capitale la bagatelle de 40% des 5,5 milliards d'euros qui partent en fumée chaque année en France. Un chiffre colossal. A quand une concertation et des décisions courageuses sur l'entrée des véhicules dans Paris, comme ont su le faire d'autres capitales ? Il est paradoxal de vouloir restreindre la circulation de façon parfois drastique (par exemple avec la fermeture des voies sur berge) et refuser simultanément de limiter le nombre de véhicules autorisés à circuler dans Paris. Quand le RER B est qualifié "d'arme de destruction massive du tourisme francilien", il est légitime de vouloir demander des comptes. A quand des transports en commun fiables, circulant à des horaires réguliers et avec des capacités adaptées aux horaires ? A quand une ville avec des taxis et véhicules de tourisme (VTC) en nombre équivalents à ceux des autres capitales, la pénurie de ceux-ci à Paris étant devenue patente ? Embouteillages quotidiens, RER régulièrement perturbés, taxis souvent indisponibles : nous vivons dans un dogme anti-circulation, anti-économique, quasi sadique.
Nous faisons le rêve d'une propreté "normale". Une ville qui fait respecter ses espaces communs et ses codes et qui donne envie à ses habitants et ses commerçants d'y contribuer également. Une ville où chacune des incivilités qui pénalisent la vie quotidienne de milliers d'autres citoyens (tags, ordures laissées à même le sol, déjections canines mais aussi 2 roues et vélos circulant sur les trottoirs) est aussi vigoureusement et rapidement réprimandée que les dépassements d'horaire de stationnement. Nous faisons le rêve d'une sécurité "normale". Une ville qui veille sur ses habitants et ses visiteurs. Les derniers chiffres accablants de la hausse du nombre de cambriolages à Paris sont aggravés par la présence de bandes criminelles organisées dans la capitale dont pâtissent les parisiens et leurs visiteurs. A quand une police municipale avec des pouvoirs renforcés au service des citoyens et des touristes ? A quand une volonté assez forte pour mettre un terme à la mendicité accrue, systématique et choquante des dernières années ?
Il faut réveiller Paris, ressusciter Paris, réenchanter Paris, réinvestir Paris !
Cela ne pourra se faire que dans l'innovation et la marche en avant.
Nous faisons le rêve d'une ville électrique grâce à une politique intelligente et incitative de partenariats publics/privés aussi bien pour les transports en commun, camions, taxis, véhicules individuels que pour les 2 roues électriques. La bascule organisée et progressive vers un tout électrique permettra à terme la couverture du périphérique, rendra l'air meilleur et les décibels plus bas. Comment expliquer que l'agglomération parisienne soit mise en demeure en mai 2013 par la Commission Européenne au sujet de la directive bruit pour "absence de plan d'action" ?
Paris a pourtant toute la légitimité scientifique et industrielle pour se remettre à l'avant-garde de cette révolution électrique, préalable pour que des plus jeunes aux plus vieux, tous puissent réinvestir les rues, les terrasses et les jardins de la capitale sans craindre pour leur espérance de vie.
Nous faisons le rêve d'une ville digitale où Paris informe, écoute, dialogue et facilite les échanges avec et entre ses habitants et ses visiteurs. A quand des outils mobiles permettant à chacun de signaler un problème, de poser une question, de proposer un service et de devenir ainsi un acteur de sa ville comme cela est fait avec succès à Chicago avec le service "open-311" ?
Paris a besoin de la transparence, de l'innovation et de la réactivité que les technologies digitales apportent déjà à tous les secteurs de l'économie française.
Nous faisons le rêve d'une ville ouverte qui se remette au niveau de ses concurrentes européennes, avec des commerces ouverts en soirée et le dimanche ainsi qu'un accès au métro et aux aéroports dans des horaires étendus. La vitrine de ce nouveau Paris ouvert devant être l'avenue des Champs Elysées.
Nous faisons le rêve d'une ville accueillante avec le rattrapage du retard pris sur la capacité hôtelière. En 2013 Paris n'a quasiment par augmenté son nombre de chambres à la différence là aussi d'autres grandes capitales, restant ainsi une des villes les plus chères d'Europe. En attendant que cette capacité hôtelière s'ajuste, à quand la mise en place d'une réglementation innovante et intelligente permettant les hébergements alternatifs ?
A Paris, soyons innovants, soyons accueillants, soyons ouverts, soyons réactifs, soyons électriques, soyons propres, soyons sûrs, soyons économes, soyons libres ! En 2014 Rallumons Paris !
www.facebook.com/RallumerParis

* Folco Aloisi, cofondateur du groupe Karavel, Gérard Brémond, président du groupe Pierre & Vacances-Center Parcs, Jacques Maillot, fondateur de Nouvelles Frontières, Jean Pierre Nadir, fondateur d' Easyvoyages.com, Jean-François Rial, président directeur général de Voyageurs du Monde, Patrick Robin, président directeur général de 24h00 et Christian Sabbagh, président d'Orchestra, plateforme spécialisée dans la distribution de produits de loisirs.
Paris

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  • La Rédaction
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