Le premier salon professionnel du tourisme au Nicaragua (Nicatur), organisé à Managua les 6 et 7 septembre 2019, replace le pays sur la carte des destinations en Amérique centrale, après une interruption de plusieurs mois liée aux affrontements armés entre les forces gouvernementales et l'opposition.
Aujourd’hui, le calme et revenu dans la capitale comme à Granada et Leon, les deux principales villes coloniales. Les touristes sont d'ailleurs de retour, pour la majorité des individuels, dont une grande part de « bagpackers ». Mais il faudra du temps avant que les opérateurs internationaux ramènent des clients. Et la ministre du Tourisme Anasha Campbelle Lewis en a conscience : « Le tourisme est un secteur très vulnérable, mais c'est également un secteur très résiliant comme on a pu le constater dans d'autres pays touchés par des crises ; je suis convaincue que cela va se passer ici de la même manière, et que nous allons très vite retrouver un rythme de croissance positif, même si pour l'instant nous sommes dans l'expectative ». Un optimisme qui s’appuie sur la dynamique enregistrée en 2017, lorsque le Nicaragua faisait partie des 10 pays ayant la plus forte croissance en nombre de touristes (+18,8 % selon les chiffres de l'OMT), avec 1,78 millions de visiteurs enregistrés cette année-là. L'augmentation s'est maintenue à + 12,5 % au cours du premier trimestre 2018... avant l'arrêt brutal de l'activité.
Un positionnement singulier en Amérique centrale
« Nous avons préféré suspendre toutes les opérations », explique Cyril Bagues, manager général de Cactus Tour, présent au Nicaragua depuis vingt ans ; « Mais nous allons revenir, car il y a beaucoup de choses qui nous intéressent ici, notamment pour combiner des séjours avec des pays complémentaires comme le Panama et le Costa Rica. Et dans cette optique, Nicatur a été une bonne occasion de renouer le contact avec les fournisseurs locaux ». Un enthousiasme partagé par José Dosreis, patron du réceptif Nicaragua Color : « Le Nicaragua a tout pour séduire la clientèle française, à commencer par la diversité du patrimoine historique, les volcans et même les plages ». Une destination à part entière ou à combiner aussi avec l'héritage historique Maya de Tikal (Guatemala) ou les ruines de Copán (Honduras). La ministre du Tourisme du Nicaragua mise d'ailleurs sur de nouvelles complémentarités pour relancer l'activité : « Nous allons également développer des partenariats avec Cuba avec les vols directs de Conviasa entre La Havane et Managua pour raccrocher la clientèle européenne ». Reste cependant un travail de communication de longue haleine pour redonner au pays l'image qu'il avait avant la crise. « C'est pourquoi nous serons présents à Top Resa à nouveau cette année pour poursuivre cette importante action de communication », confirme Anasha Campbelle Lewis.