Le tourisme serbe se met sur orbite en France

Or la nouvelle génération au pouvoir voudrait bien tourner la page et entrer dans une normalisation qui passe, notamment, par le développement touristique. "Il faut oublier les heures terribles et convaincre les Européens de venir en Serbie", lançait Milica Cubrilo, directrice de l'Office national du tourisme. Le message commence à se faire entendre. "En 2000 (Ndlr : année du renversement de Milosevic), 20 000 visiteurs sont venus en Serbie, se souvient la directrice de l'OT. En 2005, le pays a accueilli plus de 450 000 visiteurs, soit une progression de 16 % par rapport à 2004." La France est jugée prioritaire, à un degré moindre toutefois que le marché anglais, allemand et italien, fidèles depuis longtemps à la destination. Les Français sont un peu plus sensibilisés désormais à la Serbie. L'an dernier, ils ont été 13 224 à passer par Belgrade, un chiffre en hausse de 30 %. De plus, certains tour-opérateurs français qui cherchent les destinations émergentes ou de niche commencent à programmer le pays, tels Kuoni, Rivages du Monde, Intermède, Clio, Nouvelles Frontières, TUI, Slav'Tours ou encore Amslav. L'an dernier, cinq d'entre eux avaient participé à des éductours organisés par les autorités touristiques serbes.
Fort de ce réveil touristique, le gouvernement favorise la construction ou la rénovation d'infrastructures adéquates. C'est ainsi que la privatisation en cours des hôtels s'accompagne de mesures d'incitation à la rénovation : la gare ferroviaire de Belgrade va être repensée, l'aéroport agrandi, les routes refaites. Parallèlement, la station de ski de Kapaonik bénéficiera de nouvelles remontées mécaniques et celle de Tornik pourrait rouvrir à la fin de l'année. Mais les principaux atouts de la destination restent la nature préservée, les sites culturels romains ou orthodoxes, le thermalisme, avec des soins offerts à des prix hyper-concurrentiels.