Les villages de pêcheurs sur le golfe du Bengale sont les plus touchés.Les hôtels ont déjà réparé les bungalows abîmés et nettoyé leurs plages.L'aide de l'État et des ONG a du mal à s'organiser et à contenter les démunis.
Six heures quinze, le soleil se lève sur Covelong Beach, longue plage de sable donnant sur le golfe du Bengale et située à 45 km au sud de Madras. Avec la lumière du jour apparaissent les débris des maisons de fortune d'un village de pêcheurs au bord d'une plage salie et jalonnée de gravas. Un triste spectacle qui ne s'offre pas aux yeux des touristes puisque, devant les hôtels, tout a été nettoyé. Outre des dégâts matériels importants, le tsunami qui a frappé la côte sud-est de l'Inde, a surtout emporté avec lui près de 40.000 vies humaines dont 6 personnes de ce village. "Nous avons eu très peur, se souvient Tamil, un jeune pêcheur, quand l'eau est montée nous avons tous couru très vite. Malheureusement, 1 enfant, 3 femmes et deux pêcheurs sont morts." Non loin de lui, Sameer, qui suit de près notre conversation, ajoute : "La vague a ensablé le temple hindou, la mosquée et l'église qui sont disposés en demi-cercle autour de notre village. Aujourd'hui encore, nous ne prions pas à l'intérieur." Occupés dès l'aube à réparer les filets endommagés, les pêcheurs du coin ne semblent pas pour autant pressés de reprendre la mer. "Le gouvernement nous l'interdit avant la fin du mois de mars, alors nous attendons et nous nous contentons du riz qu'il nous envoie… mais ce n'est pas suffisant", intervient l'un d'eux. "Faux, rétorque Sangay, notre guide touristique, ils préfèrent se contenter des aides de l'État et des ONG plutôt que de reprendre le travail. C'est un vrai problème aujourd'hui. De même, les cocottes-minute que le gouvernement a fait parvenir à chaque famille au lendemain du tsunami se sont retrouvées en vente sur le marché dans l'heure qui suivait." Responsable de l'Alliance française à Madras, Jean-Pascal Elbaz confirme et ajoute qu'il n'est pas simple d'organiser l'aide aux plus démunis. "Les plus touchés vivaient à Nagapatinam, ville sainte chrétienne au sud de Pondichéry qui accueillait ce jour-là des milliers de pèlerins…"
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