Les stations françaises sur la bonne piste

C'est ce qui ressort d'une enquête menée par Ski France, l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). "Si Noël a été faible en fréquentation, nous avons bien rattrapé depuis", constate Gilbert Blanc-Tailleur, président de l'ANMSM et maire de Courchevel. A tel point que les importantes chutes de neige de la mi-janvier ont permis de générer un bon niveau de fréquentation au sein des stations. Les taux d'occupation dans les hôtels et résidences de vacances sont supérieurs à 50% pour l'ensemble des massifs, et sont jugés en hausse par rapport à la saison passée. Pour les vacances d'hiver, les prévisions se présentent sous un très bon jour. Les stations prévoient des taux d'occupation globalement égaux ou supérieurs à 80%. "C'est au-delà de nos espérances", indique Gilbert Blanc-Tailleur. Avant de préciser que "la fin de saison s'annonce plus difficile" avec "Pâques qui tombe à la fin mars en dehors des périodes de vacances scolaires". Les professionnels confirment par ailleurs le changement de comportement des vacanciers vis-à-vis de leur séjour à la montagne. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à réserver à la dernière minute, à profiter des offres "tout compris" et à opter pour des séjours de plus en plus courts. Côté activités, les promenades en raquettes, à pied ou en traîneaux à chiens s'affichent clairement comme de nouvelles pratiques face au ski. "L'approche des sports d'hiver a changé. Aujourd'hui on ne vient plus à la montagne pour faire du ski du matin jusqu'au soir. On veut aussi s'adonner à des activités annexes, profiter de l'ambiance", rappelle Gilbert Blanc-Tailleur. Ce n'est pas non plus un hasard si les grandes stations alpines développent l'esprit village et cherchent à revenir vers davantage d'authenticité. Autre constat, la présence accrue des étrangers, notamment en provenance d'Europe du Nord, dans les stations françaises. "La promotion effectuée par Ski France et relayée par Maison de la France commence à porter ses fruits", se félicite Gilbert Blanc-Tailleur. Avant d'ajouter que "si la France veut conserver sa place de première destination mondiale, il faut absolument que les collectivités territoriales investissent dans de nouveaux équipements".
"Aujourd'hui, c'est simple, je fais un dossier neige pour dix dossiers soleil"
Si la saison 2004-2005 est jugée plutôt bonne par les professionnels de la montagne, le son de cloche n'est pas le même au sein des agences de voyages. "Je n'ai quasiment pas de demande pour des séjours neige. Cela reste un épiphénomène" déclare Gérard Pons, Gérard Pons Voyages. "Mis à part quelques clients fidèles adeptes de la formule Club Med, je ne vends pas plus que les années précédentes", constate Angélique, RL Voyages. "Je vends du train et c'est tout", souligne Claire Sanchez, LCI International. Lionel Charbonneau, Pause Voyages, tente une explication. "Pendant des années nous avons fait le lit des hôteliers à la montagne. Aujourd'hui, ils nous 'piquent' en direct nos clients". "C'est bien simple, poursuit-il un brin agacé, je fais un dossier neige pour dix dossiers soleil." Pour ce responsable d'agence, la perspective de réaliser de beaux dossiers neige s'apparente davantage à un leurre qu'à une réalité. "La montée en puissance d'Internet y est aussi pour quelque chose." Lionel Charbonneau n'est guère optimiste pour l'avenir. "J'ai bien peur que le produit thalasso qui monte en flèche ne connaisse à terme le même sort."