Le régime libyen n'a jamais changé de nature.
Etat terroriste dans les années 80, il vient une fois encore de bafouer les règles internationales à l'issue d'un second procès stalinien, ubuesque, condamnant à mort en appel 5 infirmières bulgares et un médecin palestinien, censés avoir inoculé le virus du sida aux enfants de l'hôpital de Benghazi.Incapable de reconnaître leurs responsabilités dans la décrépitude de leur système de santé et cherchant des boucs émissaires forcément étrangers, les autorités locales ont chauffé à blanc leur opinion publique et sans doute organisé des manifestations de joie "spontanées" à l'énoncé du verdict. Mouammar Kadhafi s'était lancé dans une opération de séduction tous azimuts pour faire oublier sa culpabilité dans les attentats contre un avion de la PanAm à Lockerbie en 1988 (259 morts !) et un DC 10 d'UTA au-dessus du Niger en 1989 (170 morts !). "On ne dîne pas avec le diable même avec une longue cuiller" dit un proverbe. La fin de l'isolement diplomatique imposé au régime par l'ensemble des démocraties avait été entérinée par les visites de Tony Blair et Jacques Chirac en 2004 chez le maître de Tripoli. Parallèlement, le régime faisait les yeux doux aux investisseurs internationaux et cherchait à attirer de plus en plus de touristes. Devant cette parodie de justice, on ne peut pas laisser les chancelleries seules réprouver en mots choisis. Comment pourrait-on, en toute candeur, continuer à visiter la Libye ? Et les arguments avancés pour défendre le business, quelle que soit la destination, en arguant qu'il ne faut pas pénaliser les populations des délires de leurs tyrans, sont une excuse bien pratique pour soulager les consciences. Si le tourisme est le vecteur des valeurs humanistes qu'il prétend être, il n'y a pas d'autre choix possible que celui du boycott !
Destinations