Dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Carluana Galizia en 2017, le gouvernement de l’archipel est ébranlé. Après le chef de cabinet du Premier ministre, le ministre du Tourisme a démissionné mardi 26 novembre. La journaliste enquêtait sur des scandales de corruption.
Largement programmée sur le marché français par les tour-opérateurs généralistes et culturels essentiellement, Malte est une destination touristique en Méditerranée appréciée. Le tourisme est d’ailleurs l’une des ressources principales de cet archipel. En 2018, Malte a accueilli 2,6 millions de touristes, en hausse de 14,3% sur un an. Des touristes qui ont dépensé 2,1 milliards d’euros. La capitale du pays, La Valette a été désignée « Capitale européenne de la culture » l’an dernier. Avec 213.299 touristes français en 2018 (+20,9%), la France est le quatrième marché touristique de Malte.
Malte est aussi un pays européen éclaboussé depuis 2017 par le scandale financier des Malta Files puis des Panama Papers. Une enquête de 13 journaux européens, European Investigative Collaborations, a révélé les montages d’optimisation faisant de Malte un paradis fiscal pour les sociétés étrangères et les particuliers.
Daphne Carluana Galizia était une journaliste d’investigation maltaise pour les journaux Sunday Times et Malta Independent. Elle a dénoncé sur son blog, Running Commentary, la corruption et le blanchiment d’argent dans son pays et mis en cause des gouvernants. Elle a été assassinée le 16 octobre 2017 par l’explosion de sa voiture. L’ONG Transparency International lui a décerné à titre posthume le prix anti-corruption 2019. Une enquête est en cours à Malte pour trouver les commanditaires de son assassinat. La semaine dernière, un riche homme d’affaires maltais a été arrêté.
Mardi 26 novembre, Keith Schembri, le chef de cabinet du Premier ministre Joseph Muscat a démissionné. Quelques heures plus tard, le ministre du Tourisme Konrad Mizzi a annoncé qu’il démissionnait. Il était précédemment ministre de l’Industrie et accusé de pots-de-vin autour de sa société panaméenne par la journaliste. Le ministre de l’Economie, Chris Cardona, a, lui, annoncé « se suspendre de (ses) fonctions », sans démission. Réélu en juin 2017, le Premier ministre a déclaré qu’il n’envisageait pas de quitter son poste. Next