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Destinations

Relance de la Tunisie : Les bons conseils des professionnels du tourisme français

Le ministère du Tourisme tunisien a organisé lundi à Tunis une rencontre avec une délégation de professionnels du tourisme français conduite par le Seto et le Snav pour tenter de relancer la destination.
 Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme de Tunisie, a annoncé sa volonté de relancer le marché français qui est passé de 1,4 million de touristes en 2010 à 720.000 en 2014 (sur un total de 6 millions de touristes étrangers). Pire, entre le 1er janvier et le 20 mai 2015, la destination a affiché une baisse de 21% en provenance de l'hexagone. Pour parvenir à relancer le tourisme en Tunisie, elle entend surtout rassurer les Français inquiets des menaces terroristes. Elle explique que leur sécurité est désormais "maîtrisée" à tous les niveaux de l'état, et qu'une collaboration étroite a été mise en place avec les pays voisins (l'Algérie et la Libye) ainsi qu'avec l'Europe et les Etats-Unis. Elle ajoute que des nouvelles normes de sécurité ont été imposées aux hôtels. Elle reconnait néanmoins que "le risque zéro n'existe pas", "comme à Londres, Paris ou New York" s'empresse t-elle d'ajouter.
 
Sécurité. Prenant la parole à son tour, René-Marc Chikli, président du Seto, déplore une baisse de 27% du marché français en Tunisie avec des "reports essentiellement vers l'Europe du sud, alors que le marché britannique progresse de 18%" . Il estime que le gouvernement a fait "un effort remarquable au niveau de la sécurité sur les zones touristiques". Quant à Jean-Pierre Mas, président du Snav, il appelle la profession à "la reconnaissance et la solidarité". De la "reconnaissance envers une destination qui nous a beaucoup apporté par le passé", ainsi que plus de "solidarité vis à vis d'un pays dont le tourisme est un pilier de l'économie", d'autant "que nous avons un intérêt réciproque à ce que le tourisme en Tunisie retrouve en France ces niveaux d'avant".
 
Retours négatifs. Face aux inquiétudes des touristes français, Dominique Beljanski, présidente de Selectour Afat, a interrogé la ministre du Tourisme sur le message à transmettre aux 4.500 agents de voyages de son réseau ? Aujourd'hui, "ils n'osent plus vendre la Tunisie car les retours sont négatifs deux fois sur trois… si ce n'est à chaque fois". C'est Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde (VDM) et vice-président du Seto, qui lui répond. "Les agents de voyages de VDM envoient leurs clients en pays musulmans car eux, ils aiment ces pays" analyse t-il "alors que les autres agents de voyages ont peur des pays musulmans". Autrement dit, c'est à la tête de réseau de faire un travail pédagogique auprès de ses vendeurs.
 
"Vous n'avez que des amis !". Lors de cet échange, René-Marc Chikli déclare : "ici, vous n'avez que des amis de la Tunisie !". Avant que Jean-François Rial n'ajoute : "le problème est que les Français ne veulent plus aller dans les pays musulmans". "Il faut leur expliquer ce qu'est l'islam et changer le discours sur la sécurité" dit-il. Car "tous les pays musulmans sont touchés par cette désaffection, même Oman, qui est pourtant une destination totalement sûre, affiche une baisse de 50%".
 
Autre zone d'ombre : la propreté. Jean-François Rial évoque également les problèmes de propreté. "Je suis sidéré de la saleté en Tunisie" dit-il. Il ajoute : "je n'imagine même pas que l'on puisse relancer la destination". Selon lui, les hôteliers en premier doivent se prendre en main pour régler ce problème de propreté. Même son de cloche du côté de Jean-Pierre Nadir, président et fondateur d'Easyvoyages, qui enfonce le clou. "Dans un pays où il y a beaucoup de chômeurs, on devrait trouver des gens pour faire ce travail-là". Il ajoute : "hier soir, dans les rues adjacentes de l'avenue Bourguiba à Tunis, on aurait dit une déchetterie. Il faudrait investir pour faire de la Tunisie un pays à la fois sûr et propre".
 
Education. Raouf Benslimane, patron de Thalasso N°1, juge également que la sécurité et la propreté sont "les deux priorités" pour le tourisme tunisien. Mais il réclame aussi davantage de clarté dans la stratégie touristique du gouvernement. De son côté, Richard Soubielle, vice-président du Snav, s'étonne : "il y a quelque chose qui m'interpelle... La Tunisie s'est salie en 3 ou 4 ans ? Ca veut dire que la population n'est pas éduquée et n'est pas sensibilisée aux exigences du tourisme". Pour lui, c'est "au niveau de l'éducation nationale qu'il doit y avoir une prise de conscience du tourisme et ce, dès l'école primaire".
 
Openskies. Enfin, Selma Elloumi Rekik confirme que la mise en place des accords de ciel ouvert est bien en cours. Elle rappelle que des compagnies low cost se posent déjà à Tozeur et Tabarka. Mais comme le temps presse, et sous la pression des hôteliers notamment, elle assure que dès maintenant, "toutes les compagnies qui veulent venir en Tunisie le peuvent".
 
Tunisie

Auteur

  • Nicolas Barbéry
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