Ne pas souffrir deux fois.
Après la catastrophe écologique, les professionnels du tourisme redoutent que les habitants subissent une grave crise économique, due à la désertion des touristes en Asie du Sud. "On ne peut pas imaginer envoyer un client s'il existe un risque sanitaire et s'entêter à lui faire visiter une région dévastée", remarque Richard Soubielle, directeur TO de Fram. "Toutefois, les pays touchés sont suffisamment vastes pour continuer à y aller. L'immense majorité des infrastructures est intacte. Les habitants réclament d'ailleurs notre présence pour éviter la récession." Cette volonté est partagée par les TO, qui ont tous montré un engagement exemplaire après le cataclysme. "Il n'y a pas de fatalité, exhorte Patrice Caradec, DG de Vacances Transat. Mais nous aimerions un traitement plus 'constructif' de l'information sur ces événements tragiques." Certains réceptifs commencent ainsi à être agacés par les médias : "Le problème c'est qu'en écoutant les reportages télé, nous sommes tous rayés de la carte", lance le directeur du Pimalai Resort & Spa de Koh Lanta épargné par le tsunami. Ces images de touristes sur les plages sinistrées alors que le décompte des victimes continue complètent le malentendu. "Revenir en Asie du Sud est une décision personnelle, mais je ne trouve pas choquant de rappeler qu'un salarié dans un hôtel peut faire vivre plusieurs personnes sur place. Le tourisme solidaire peut se développer à condition de ne pas le transformer en slogan", estime Floréal Galvalda, directeur du tour operating de Kuoni. Responsabiliser le client en évitant de le culpabiliser, c'est finalement la tâche à laquelle s'attèlent les TO, mais aussi les agents de voyages.
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