"L'audace", tel était le thème du congrès Selectour Afat qui s'est déroulé du 3 au 6 décembre, et qui a rassemblé 384 personnes à Istanbul.
Une 6ème édition bien vécue par les participants mais qui a tout de même enregistré la défection de quelque 80 personnes depuis le 13 novembre dernier. C'est beaucoup pour une profession dont le rôle est de vendre du voyage.Pour quelques fournisseurs pourtant présents, ce congrès n'aurait pas dû avoir lieu à Istanbul. En cause, un climat anxiogène trop pesant entrainant un trop grand nombre d'annulations ces dernières semaines. Toutefois Dominique Beljanski, présidente du réseau, n'a à aucun moment songer à annuler cet évènement : "parce que, dit-elle, il ne faut pas baisser les bras et qu'il ne faut jamais envoyer de message qui pourrait en conforter certains".Il y a bien sûr des "annulations naturelles" comme il s'en produit à chaque grand rassemblement dans le secteur, mais là personne n'est dupe. Les attentats à Paris du 13 novembre puis cette explosion qui s'est produite mardi 1er décembre aux abords d'une station de métro d'Istanbul ont empêché, dissuadé de nombreuses personnes - 80 au total - de se rendre sur un congrès dont le thème général était… l'audace. Le grand judoka Teddy Riner, qui devait intervenir en séance plénière, a lui-même été contraint de déclarer forfait. "C'est une personnalité qui représente la France, et c'est le ministère de l'Intérieur qui lui a interdit de venir" précise Dominique Beljanski. Dommage car beaucoup attendaient de sa présence à l'Hilton Bomonti.
Comme l'a résumé Frédéric Vanhoutte, spécialiste du e-tourisme et animateur de ce congrès, "Quel message peuvent envoyer les professionnels du tourisme à leurs clients s'ils ne viennent pas à un évènement comme celui-ci. Que serait une industrie du voyage qui ne voyage plus. De nombreux agents de voyages s'étonnent et ne comprennent pas l'attitude de certains de leurs confrères qui par peur ont préféré renoncer. Perturbant aussi "l'équilibre économique" de cet évènement."Que ces gens là changent de métier" proclame cette responsable d'agence francilienne. "S'ils ne viennent pas à Istanbul, comment vont-ils expliquer à leurs clients comment relancer la machine" relate Dominique Beljanski.
A la tribune, la présidente n'a pas manqué de féliciter ceux qui sont venus, "c'est bien car vous n'avez pas succombé à des inquiétudes aussi stupides qu'infondées". Tant pis pour les absents. D'ailleurs une participation bien moindre qu'à l'habitude a favorisé selon Dominique Beljanski "de meilleurs échanges entre nous". C'est au moins ça !