Alors que le taux de commission sera désormais calculé à partir du 1er janvier prochain sur le montant brut facturé au client, le réseau Selectour Afat annonce avoir signé avec 35 partenaires. 13 font encore l'objet d'intenses discussions.
Dans son allocution d'ouverture lors du Congrès Selectour Afat à Istanbul, Dominique Beljanski, présidente du réseau, s'est montrée déterminée. Sur la question des contrats TO : "Nous ne reviendrons pas en arrière. Le taux de com' est clair, net et lisible". Cette commission versée par les TO aux agences du réseau, linéaire et comprise entre 11 et 14% sur le montant brut payé par le client, sera appliquée à partir du 1er janvier prochain et pour une période de trois ans.
Les fournisseurs qui ne l'entendraient pas de cette oreille encourent le risque de ne plus être vendus dans les quelque 1 200 points de ventes que comporte la coopérative. "Votre audace chers adhérents, ce sera de dire non aux fournisseurs non référencés" a déclaré en séance plénière Dominique Beljanski. Dans la salle, pas un bruit.
Au 6 décembre, 35 partenaires ont déjà (re)signé pour la période 2016-2018. "Sur les 13 qui n'ont pas signé, 11 devraient aboutir rapidement. Il y en a seulement deux avec qui nous avons du retard" affirme Didier Calas, co-président de la commission Achats et chargé des référencements auprès du réseau. Le groupe Transat (Vacances Transat, Look Voyages) et TUI France (Marmara, Passion des Iles, Nouvelles Frontières) se montreraient particulièrement résistants. Mais d'autres d'acteurs de poids comme Kuoni ou Fram/Plein Vent n'auraient toujours pas donné leur accord. Les TO, surtout ceux axés sur le long courrier, pourraient être contraints d'augmenter leurs prix afin d'absorber le montant de la rémunération sur le TTC incluant notamment la fameuse taxe carburant. Avec par conséquent le risque derrière d'être moins compétitif sur le BtoB que sur le BtoC et face aux acteurs du Web.
Du côté des agences, on se montre plutôt satisfait par le nouveau modèle. Francine Bataille (Pyramide Voyages à Brunoy) résume très bien le sentiment général : "Avec ce nouveau modèle de rémunération, nous saurons exactement ce que l'on va gagner sur une vente. Plus la peine de faire de savants calculs ou d'utiliser des tableaux pour connaître le montant de notre marge". Beaucoup d'agences en avaient marre de se faire abuser. En effet, la part du non commissionné et la dérive des promotions, jusqu'à 50% du business de certains tours opérateurs, ont tué le système du Top 14 mis en place il y a maintenant six ans.
"On a envie que ce nouveau système aboutisse. Ceux qui ne veulent pas venir, eh bien ils iront ailleurs" affirme Dominique Beljanski. Quitte à se retrouver avec un problème de stock. Pour la présidente de Selectour Afat, ce n'est pas un souci car "nous irons chercher de l'offre chez d'autres fournisseurs et il y en a". La détermination de Dominique Beljanski est telle qu'elle ne s'interdit rien, y compris "de produire demain ou après-demain". Et d'avoir cité en exemple le projet de participation chez Fram, "même si cela n'a pas abouti, c'est notre réseau qui a le mieux accompagné ce dossier". Avec pour précepte "qu'il vaut mieux être acteur que spectateur".